L’électronucléaire restera moins cher que le décarboné renouvelable

L’un des journalistes mondialement les plus pointus techniquement et économiquement nous explique enfin clairement ce que la Cour des Comptes considère comme rationnel à propos des coûts de l’électronucléaire, ne boudons pas notre plaisir de s’informer aux sources fiables, elles sont rares…

http://www.liberation.fr/amphtml/futurs/2014/05/27/le-nucleaire-marque-le-cout_1028328

DÉCRYPTAGE

Le nucléaire marque le coût

Par Sylvestre Huet — 27 mai 2014 à 19:06

La Cour des comptes pointe la hausse nécessaire des investissements dans les centrales EDF.

Hier, l’action EDF a reculé, à 27 euros… soit très au-dessus de sa valeur en juin 2013, à 17,10 euros. Anecdote boursière ? Plutôt le signe que le rapport de la Cour des comptes sur le coût de l’électricité d’origine nucléaire, publié hier, ne bouleverse pas l’économie du secteur. Que dit ce rapport ?

Des coûts de production en hausse

En mettant à jour son travail de 2012 sur les «coûts passés, présents et futurs de la production d’électricité nucléaire»,la Cour des comptes a réévalué son «coût courant économique» à 59,80 €/MWh, soit 16% de plus en euros constants qu’en 2010. L’origine de cette hausse provient pour l’essentiel des investissements décidés par EDF sur les centrales en activité dans le cadre de grands travaux – le «grand carénage» – destinés à démontrer à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le bien-fondé d’un allongement de leur utilisation après quarante ans d’exploitation. L’objectif officiel visé est de cinquante ans, mais la direction d’EDF pense tout bas à soixante ans, une durée déjà ciblée par les exploitants américains, dont 73 centrales plus anciennes équipées d’une technologie similaire ont déjà une autorisation d’aller à soixante ans. Une autre partie résulte des prescriptions de l’ASN imposée à la suite de la catastrophe de Fukushima Daichi (Force d’action nucléaire rapide, renforcement des protections, dispositifs supplémentaires d’ultime secours…). S’y ajoute un rattrapage dans les dépenses de maintenance, comprimées de 2003 à 2006 pour afficher des résultats financiers dopés, et l’embauche de personnels supplémentaires dans la perspective du renouvellement des équipes. Le coût global des investissements annoncé pour 2011-2033 approche les 100 milliards d’euros, mais il suppose que tous les réacteurs seront prolongés au-delà de quarante ans, ce qui n’est pas garanti. Ces chiffres et la méthode de calcul de la Cour sont bien acceptés chez EDF, qui y voit la preuve qu’il n’y a pas de coûts «cachés» dans le nucléaire.

Des choix sur la durée de vie Déterminants

La Cour des comptes alerte sur l’évolution future des coûts. En témoignent ceux de l’EPR en construction à Flamanville qui, même défalqués de l’effet «tête de série» et de la remise en route d’une industrie qui n’avait plus construit depuis Civaux en 1997, seront supérieurs à ceux des centrales des années 80. Un surcoût qui s’explique en partie par des dispositifs de sûreté plus performants, plus robustes et plus redondants, mais également plus chers. S’il demeure des incertitudes sur les charges futures, la Cour rappelle qu’un «doublement» du coût du stockage des déchets nucléaires ne pèserait que 1% du total, tandis qu’une augmentation de 50% de celui du démantèlement ne l’impacterait que de 2,5%.

En revanche, la prolongation, ou pas, de la durée de vie des centrales après quarante ans et la mise en œuvre, ou pas, de l’objectif fixé par Hollande d’un mix électrique composé de 50% de nucléaire en 2025, pèseront d’un poids beaucoup plus lourd. La difficulté de l’affaire étant qu’un arrêt avancé des réacteurs diminue paradoxalement le coût futur, car il signifie que les travaux de «grand carénage» prévus par EDF n’auront pas lieu… mais au prix du recours à une autre source d’électricité si la consommation ne diminue pas au même rythme. Pas sûr, alors, que celà pèse dans le même sens sur les factures. La Cour enfonce donc le clou, et réclame du gouvernement qu’il sorte du flou et prenne «position» sur «des orientations de la politique énergétique à moyen terme», et surtout sur «le prolongement de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans», sous réserve de la décision de l’ASN, qui demeure maîtresse en matière de sûreté.

Un nucléaire toujours compétitif

Le coût courant économique de la Cour des comptes est très théorique, sans rapport direct avec les tarifs pratiqués. Le coût de production ne pèse qu’environ 40% du prix de vente. Et l’historique des tarifs montre qu’il était plus élevé dans les années 80. En revanche, note la Cour, «ce coût global moyen sur toute la durée de fonctionnement du parc» est «utile pour comparer le prix des énergies entre elles», comparaison qui ne figure pas dans le rapport. Il est donc nécessaire de le faire afin d’en avoir une lecture effectivement utile.

L’ordre de grandeur du coût de production du mégawattheure nucléaire par les centrales françaises est de 60 euros, disent les magistrats. Un chiffre à coût complet, qui se compare à ceux des centrales à charbon ou à gaz – à condition qu’elles fonctionnent au moins quatre mille heures par an -, qui vont de 70 à 100 euros. Et aux tarifs auxquels EDF est aujourd’hui contrainte d’acheter l’éolien terrestre (85 euros), l’éolien offshore (200 euros), voire les près de 300 euros du solaire photovoltaïque. Des comparaisons qui expliquent pourquoi les tarifs domestiques d’EDF demeurent 30% moins élevés que la moyenne européenne et deux fois moins élevés qu’en Allemagne.

Sylvestre Huet

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Electricité : Les courants marins, un milieu hostile et qui ne produit presque rien

Collectif « Défense de la mer et Hydroliennes »

 

Communiqué 25 Octobre 2017

1/2 OCEAN ENERGY EUROPE     2017 Nantes 25-26 Octobre 2017

A l’heure où l’état des connaissances permet de savoir l’étendue des services économiques et environnementaux rendus par des fonds marins et des eaux marines en bonne santé, on ne peut envisager des installations qui contribueraient à la destruction irresponsable de nos écosystèmes marins. Dans le programme de cette conférence, on ne trouve aucun thème traitant de cet aspect essentiel des Energies Marines Renouvelables EMR : cette Conférence Exposition est uniquement orientée Business, et constitue plus un vecteur de communication/propagande qu’une conférence technique capable de donner des perspectives réalistes.

Les incertitudes des projets français d’éoliennes posées en mer 

Les projets français de la façade Atlantique-Manche sont largement contestés du fait de leur manque de rigueur, conduisant à des infractions : 

1. aux obligations relatives à l’évaluation environnementale préalable, 

2. à la planification de l’espace maritime,

3. à l’information et à la participation du public au processus décisionnel, 

4. à la protection de la faune et de son habitat, 

5. à l’organisation du marché intérieur de l’énergie,

6. à l’interdiction des aides d’Etat.

Quant à la fameuse filière française, on sait ce qu’il en est…

L’éolien flottant, et le prototype Floatgen à St Nazaire

En Ecosse, la première installation Hywind (5 éoliennes flottantes de 6 MW) flotte sur une profondeur de 110m, et a commencé ce mois-ci à produire de l’électricité. Les câbles inter- éoliennes sont suspendus, sans ensouillage : un avantage que l’éolien posé n’a pas (cf les 120km de câbles déroulés sur le Banc de Guérande). Mais la structure et l’amarrage sont métalliques. 

Destiné à être amarrée sur le site SEMREV, par 33 mètres de fond seulement, le prototype Floatgen 2MW, inauguré dans le port de St Nazaire le 13 Octobre dernier avec des gros titres, aura bien du mal à démontrer un comportement en eau profonde transposable à des éoliennes flottantes de 6MW. Le matériau du flotteur en béton et les câbles en nylon devraient éviter d’avoir recours à des anodes massives comme celles de l’éolien posé (12-15 tonnes/éolienne) qui diffusent abondamment en permanence aluminium et autres composants dans la biodiversité environnante. Mais une éolienne flottante reste une éolienne, donc à production intermittente… 

Les Hydroliennes 

Les hydroliennes de Sabella et Naval Group EN (ex DCNS Open Hydro) font l’objet de nombreuses déclarations optimistes: un bon moyen de réaliser la transition énergétique, et faire miroiter des sites industriels, des emplois, et encore une fois une hypothétique filière française…. Côté français, des expérimentations ont été lancées depuis bientôt dix ans, sans pour autant avoir donné lieu à la publication de chiffres de production, tant à Ouessant (Sabella) qu’à Paimpol (Naval Group EN).

Du côté canadien, moins secret, pour la première fois est publié un chiffre de production pour une hydrolienne, celle de Cape Sharp Tidal, société canadienne dans laquelle le français Communiqué 25 Octobre 2017 2/2 Naval Group EN et le canadien EMERA sont partenaires : pour l’année 2016 entre le 7 novembre et le 31 décembre 2016, la production a été de 5,4 MWh, donc en 7 semaines, ce qui équivaut à 2,7 heures de fonctionnement à pleine capacité : c’est bien peu ! Au-delà du 31 décembre la machine a continué à produire, mais le 5 avril était annoncé une avarie affectant le « Turbine Control Centre ». Le 7 avril, EMERA précisait que la machine avait produit pendant un peu plus de 1500 heures. L’hydrolienne a ensuite été convoyée pour réparations. On apprend à cette occasion que le prix d’achat du courant produit est de 530 dollars canadiens soit environ 360 €/MWh.

 Corrosion, ensablement, usure, pollution, etc…Il y a encore du travail à réaliser avant que l’usine d’hydroliennes, en construction, de Naval Group à Cherbourg, entre en production. 

En mer, les machines sont soumises à de nombreuses agressions, en premier lieu celles de la houle et des vagues. S’y ajoutent les problèmes de corrosion, salissures, connectique : la maintenance des EMR serait très coûteuse. D’où les prix de production exorbitants. Et leur impact environnemental est inconnu, dans un milieu à faible résilience. Les EMR sont-elles des solutions crédibles ?

La transition énergétique doit aussi être écologique. Cette Conférence OEE 2017 apparaît plus comme un grand « raout » destiné à induire l’idée que les EMR constituent un volet majeur de la PPE, Programmation Pluriannuelle de l’Energie, pour « pomper » un maximum de subventions à tous les niveaux des autorités élues qui disposent de nos impôts sans évaluation du rapport « Prix / Efficacité énergétique et climatique ». 

Une telle Conférence n’a d’intérêt que si elle constitue un apport de prospective réaliste et objective pour la révision en France de la PPE de 2018. C’est peu probable, vu le sponsoring par le Syndicat des Energies Renouvelables, puissant lobby en la matière, la nature des intervenants majoritairement industriels et la bénédiction des organismes officiels. Qu’en pensent les media ?

 

Pour plus d’information : www.dlm-eoliennesenmer.net rubriques Activités et Communiqués www.gardezlescaps.orghttp://stop.eolien.offshore.free.fr/

www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2016-11-02/la-programmation-pluriannuelle-de-l-energie 

www.cvent.com/events/ocean-energy-europe-2017/agenda-f74a0ca7afb24250955263f531ab19a2.aspx

https://warktimes.com/2017/08/23/cape-sharp-tidal-cant-say-when-its-turbine-will-go-back-in-the-water/ 

Correspondant DLM : Alain Doré 06 8020 3840

Recycler les matières peu radioactives : le retard français

image

Ci-joint un article de Ouest-France du 23/10 qui concerne le démantèlement. On peut y remarquer que le journaliste signale que la politique de gestion des déchets de faible activité émanant du démantèlement est différent en Allemagne et en France. Sur la photo on voit un décontamineur qui nettoie une pièce pour la rendre recyclable ce qui en France n’est pas admis par la réglementation.

Cà se savait dans les milieux professionnels, mais ça semble remarquable qu’un journal de grande diffusion le signale.  Les chiffres avancés sont intéressants : « Sur 600 00 tonnes de déchets radioactifs, 10 000 tonnes seulement seront conservées ». L’article ne dit pas ce qu’il en est des résidus de la décontamination.  Repussard en quittant la direction de l’IRSN avait déclaré que le problème des déchets du démantèlement était crucial et qu’il faudrait changer la réglementation.

L’article :

https://www.ouest-france.fr/europe/allemagne/lubmin-la-fin-d-un-titan-du-nucleaire-allemand-5333633/amp

Elle faisait la fierté des autorités communistes. En ex-Allemagne de l’Est, la centrale de Lubmin est aujourd’hui le plus grand chantier de démantèlement nucléaire au monde. Reportage.

« Au début, j’ai vu des larmes couler », se souvient Eberhard Thurow, embauché en 1985. À Lubmin, à trois heures de route de Berlin, tout est plus rude, plus intense. Même la tristesse des ouvriers. Ici, des rêves de titan écorcent le paysage. D’un côté, le nucléaire communiste. De l’autre, sur l’île de Rügen, la station balnéaire imaginée par Hitler : une langue de béton de 4,5 kilomètres, face à la Baltique.

Le site a employé jusqu’à 15 000 personnes contre 860 aujourd’hui (1). C’est actuellement le plus grand chantier de démantèlement nucléaire au monde. De cet univers clos, imaginé par les communistes, avec magasins, jardin d’enfants et agence de voyages, il ne reste que des bâtiments désertés.

Seize ans de retard

Après avoir vu leurs effectifs fondre, les ouvriers ont dû se résigner. « Quand vous demandez à des équipes de ruiner leur outil de travail, ce n’est jamais simple »,reconnaît Henry Cordes, le directeur.

Le programme de démantèlement, démarré en 1995, devait s’achever en 2012. Il se prolongera jusqu’en 2028. Un long tunnel, à l’image de ce bâtiment de 1,1 km de long, qui abritait les huit turbines.

Le projet initial prévoyait huit tranches de 400 MW chacune, équipées de réacteurs russesWWER 440 à eau pressurisée. Cinq seulement sont entrées en service. Après la réunification, les autorités ont mis fin au projet. Trop de risques, alors même que Tchernobyl était dans toutes les mémoires. Mais la sortie du nucléaire a un coût : ici, 750 millions d’euros par « tranche » de réacteur, annonce EWN, la société publique en charge de ce dossier.

Principale différence par rapport à la France ? Les matériaux faiblement radioactifs peuvent partir dans des filières de recyclage après avoir été décontaminés. Dans une cheminée de 100 mètres de haut, une équipe de grimpeurs vient d’achever le ponçage du béton. Un peu plus loin, des ouvriers installés dans des caissons et vêtus de tenues de cosmonautes lavent à haute pression, oxydent le métal avec de l’acide. Sur 600 000 tonnes de déchets radioactifs, 10 000 tonnes seulement seront conservées. Entreposées sur place faute de lieu de stockage approprié pour l’instant en Allemagne.

Une page se tourne après la décision, prise par Angela Merkel, de sortir du nucléaire. Sur trente-deux réacteurs, huit encore en fonctionnement devront avoir cessé toute activité en 2022.

L’Allemagne accélère le développement des énergies renouvelables : 33 % de la production électrique contre 17,5 % en France.

Des champs d’éoliennes et des installations photovoltaïques sur terre, mais aussi en mer, prennent le relais. Pas assez, cependant, pour se passer, à court terme, du charbon (près de 40 % de l’électricité produite) et du gaz (12 %) pour assurer la production d’énergie.

(1) 1 100 emplois ont été créés à proximité dans la logistique, la charpente métallique, la chimie…

Le démantèlement des centrales, un marché très convoité

« Dans les quinze années qui viennent, le marché du démantèlement des centrales nucléaires est estimé à 200 milliards d’euros dans le monde », estime Gilles Giron, directeur adjoint à la déconstruction et aux déchets pour EDF.

Un secteur très convoité par l’américain Westinghouse, les français Areva, Cyclife (filiale d’EDF), Onet, Veolia et l’allemand EWN. Ce dernier a même accompagné les autorités russes pour la création d’une zone de stockage dans la région de Mourmansk, après le désarmement d’une flotte de sous-marins nucléaires.

« Au départ, la question du démantèlement des centrales n’avait pas été appréhendée »,observe Patrice François, ingénieur sûreté à l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), l’institut indépendant chargé d’assurer les expertises pour les autorités françaises.

Dès l’arrêt de la centrale

Surtout ne pas attendre. À Garigliano, les Italiens s’en mordent les doigts. Ils ont laissé le dossier en souffrance pendant quarante ans. Le personnel, avec ses compétences, est parti depuis longtemps. Et il a fallu remettre en activité certaines portions de la centrale pour pouvoir procéder à leur démontage. « S’attaquer au chantier dès l’arrêt de la centrale permet d’économiser 20 % de la facture », estime Henry Cordes, pour EWN en Allemagne.

« C’est un secteur où il y a beaucoup d’innovations, avec le recours aux robots, la modélisation en 3D, l’utilisation de la réalité augmentée »,ajoute Patrice François, qui cite les travaux du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) à Marcoule (Gard). Innover, mais aussi maintenir des compétences, car le démantèlement d’une centrale s’étale sur une vingtaine d’années en moyenne.

C’est le chantier du siècle, car il faut aussi y ajouter la question des déchets ultimes, avec une radioactivité de plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’années.

La France s’y prépare, avec le centre de stockage dans des couches argileuses à 500 m de profondeur, à Bure, en Haute-Marne. « En surface, on ne sait pas ce qui peut se passer. Seule la géologie est à même de garantir la sûreté nécessaire pour une période aussi longue, car on connaît son histoire et ce qui est susceptible de se passer », estime François Besnus, directeur des déchets à l’IRSN

Faut-il moins ou plus d’électronucléaire pour l’écologie en France ?

Il en faut davantage.

Car le moratoire de 20 ans nous a fait prendre du retard. Le gaz augmente vite, et va s’accélérer rapidement si on ne démarre pas dès 2020 un second EPR à Penly 3.

Preuve en est qu’on ne sait plus passer la pointe. Et oui, notre excellent mix décarboné à 97% sur le continent a été négligé par nos gouvernements faute de courage politique. Il est au bord de la rupture, manque de marge pour décarboner à un rythme conforme à l’accord de Paris.

En cas d’année froide, ce sera délestage ! N’attendons pas.

SITUATION DU PARC DE PRODUCTION ELECTRIQUE FRANÇAIS – OCTOBRE 2017

PARC NUCLEAIRE : 63 000 MW

TRANCHES NUCLEAIRES A L’ARRET POUR RECHARGEMENT ET AUTRES

Nombre
UNITES
DATE DE RETOUR (au 23/10/2017)

1
BELLEVILLE 1
22/10/2017

2
GRAVELINES 1
26/10/2017

3
TRICASTIN 1
02/11/2017

4
TRICASTIN 2
02/11/2017

5
TRICASTIN 4
02/11/2017

6
GRAVELINES 2
02/11/2017

7
SAINT LAURENT 2
02/11/2017

8
PENLY 1
03/11/2017

9
PALUEL 3
04/11/2017

10
DAMPIERRE 3
06/11/2017

11
CHOOZ 2
09/11/2017

12
CRUAS 1
10/11/2017

13
TRICASTIN 3
13/11/2017

14
CRUAS 3
13/11/2017

15
CHINON 3
20/11/2017

16
BELLEVILLE 2
21/11/2017

17
BUGEY 3
24/11/2017

18
NOGENT 1
30/11/2017

19
FESSENHEIM 2
30/01/2018

20
PALUEL 2
15/02/2018

Normalement 2 tranches sont de retour avant fin octobre, 16 avant fin novembre et 2 en 2018.

PARC THERMIQUE CLASSIQUE : 10 820 MW

2-1- FIOUL. Total 700 MW 
EDF : Une seule unité de 700 MW à Cordemais qui sera arrêtée définitivement en avril 2018. Toutes les tranches de Porcheville sont définitivement arrêtées.

2-1-2-CHARBON : 3 000 MW réparties comme suit :
EDF.

2 tranches de 600 MW à Cordemais et 1 tranche de 600 MW au Havre.
Soit 1 800 MW
Ces tranches devraient être arrêtées définitivement en 2022.
UNIPER

2 tranches 600 MW : Provence 5 et Emile Huchet 6 soit 1 200 MW.

3- CYCLES COMBINES GAZ. Total : 6 120 MW réparties comme suit :

EDF. Total 1960 MW
Blénod 5 : 430 MW
Martigues 5 et 6 : 930 MW
Bouchain : 600 MW.

AUTRES PRODUCTEURS. Total 4 160 MW

UNIPER: Emile Huchet: 860,
ARCELOR MITTAL: Dunkerque: 790 MW,
ENGIE: Cycofos: 430, SPEM, 430, total 860 MW,

DIVERS : Pont sur Sambre: 410 MW, Croix de Metz: 410 MW, Combigolfe: 400 MW, FR GA Morant: 430 MW, total : 1650 MW.

CONCLUSION :
Le parc thermique et nucléaire est de 73 820 MW hors turbines à combustion pour la pointe.
La puissance apportée par l’hydraulique à la pointe est de 15 000 MW.
Soit un total de 88 820 MW si toutes les unités sont disponibles.
Les turbines à combustion peuvent apporter 2 000 MW maximum.
Soit un total à la pointe de 90 820 MW si toutes les unités sont disponibles mais d’ores et déjà, Fessenheim 2 et Paluel 2 ne reviendront sur le réseau qu’en 2018, soit 2 100 MW indisponibles garantis cet hiver.
Il ne reste donc que 86 720 MW (hors éolien-PV et cogénération et turbines à combustion).

NOUS NE POUVONS PAS FAIRE FACE A UNE POINTE DE 102 GW DES L’HIVER 2017-2018

Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Hulot : Rêve et réalité des énergies renouvelables

Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Hulot

Ministre d’Etat, Ministre de la transition écologique et solidaire

Rêve et réalité des énergies renouvelables

En France, il est fréquent d’opposer énergies renouvelables et énergie nucléaire, alors que la seule attitude rationnelle consiste à s’interroger sur ce que devrait être le bouquet électrique du futur à partir des sources fossiles, nucléaire et renouvelables. Il s’agirait alors de répartir intelligemment les sources pilotables comme les centrales fossiles, hydrauliques, biomasses ou nucléaires et les sources intermittentes comme l’éolien ou le solaire, afin d’aboutir à une solution technique et économique qui n’entraîne ni risques ni surcoûts injustifiables pour les consommateurs. Il convient aussi de tenir compte du fait que le système électrique français est déjà fortement décarboné.

Pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur électrique, la loi française de transition énergétique et la politique de l’Union Européenne donnent la priorité au développement de la production d’électricité par les énergies renouvelables. Le présent billet présente une réflexion sur ces intentions, qui relèvent parfois du rêve et parfois de la réalité.

Attractivité des renouvelables : un large consensus

Les énergies renouvelables semblent inoffensives pour la santé et l’environnement. Aussi est-il justifié que leur développement puisse se poursuivre à un rythme soutenu dans les prochaines décennies.

Cependant les productions éoliennes et solaires dépendent fortement de fluctuations naturelles liées à la rotation de la Terre et à la dynamique de l’atmosphère. Par suite, ces énergies renouvelables fournissent l’électricité d’une façon intermittente et indépendamment des besoins. Pour assurer la sécurité de la production, le réseau électrique doit donc être rééquilibré grâce à des moyens additionnels capables à la fois d’absorber les excédents et de combler les déficits.

Gérer l’intermittence : une vraie difficulté

La loi de transition énergétique prévoit une réduction de la part nucléaire à 50% de l’électricité produite, un maintien de la production hydraulique et une forte croissance du parc des installations éoliennes et solaires. Le pilotage du futur réseau électrique en sera profondément affecté à cause du caractère intermittent de cette production nouvelle.

En effet, la puissance produite par les installations éoliennes et solaires peut monter jusqu’au triple de sa moyenne annuelle ou tomber à zéro, alors que le besoin reste proche de la puissance moyenne. En cas d’excédent, il faut être capable de stocker l’énergie, de façon à éviter de perdre la production. En cas de déficit, il faut faire appel à des systèmes de production complémentaires, nécessairement pilotables. Les alternances entre déficit et excédent de la production intermittente étant rapides et ayant de fortes amplitudes (fréquemment : une vingtaine de gigawatts en six heures), les systèmes pilotables nécessaires pour assurer le retour à l’équilibre subissent des régimes transitoires analogues ; ceci réduit de façon significative la durée de vie des installations.

Environ deux fois par jour, quelquefois pour des durées limitées, il faut passer des moyens de production aux moyens de stockage ou l’inverse. Il sera donc nécessaire d’investir dans un système d’équipements flexibles et capables d’endurer les transitoires.

Coûts des renouvelables : de quoi parle-t-on ?

Les baisses réelles de coût du photovoltaïque et de l’éolien – en termes de prix de revient du MWh – n’assurent pas pour autant la compétitivité de ces techniques. C’est la valeur économique de leurs productions qui compte. Or, du fait de leur intermittence, celle-ci est très inférieure à celle des centrales conventionnelles. De plus, elle est pénalisée par le fait qu’un producteur devrait en fait payer les besoins de flexibilité dont il est responsable.

Il est dangereux de définir une politique énergétique en la fondant sur une cible de moyens de production que l’on compte atteindre grâce à des tarifs d’achat garantissant un revenu aux MWh produits. Cette façon de faire est totalement dissociée de la valeur économique et empêche d’évaluer rationnellement la part optimale des énergies renouvelables intermittentes dans un système électrique. Pour évaluer correctement cette part, il faut s’inscrire dans le cadre d’une politique de réduction des émissions de CO2. Les modèles d’optimisation du système électrique qui utilisent un prix du carbone pour pénaliser les centrales fossiles montrent :

1) que, dans un pays où le nucléaire est permis, la part d’énergies renouvelables intermittentes doit être au maximum de 10-15%,

2) que dans un pays où le nucléaire est banni, cette part doit être au maximum de 40% et

3) que dans ces conditions les émissions de CO2 et le coût du MWh sont significativement plus élevés que dans le pays précédent. Il s’ensuit que le coût moyen du MWh d’un système décarboné avec une forte part d’énergies intermittentes est forcément beaucoup plus élevé que celui d’un système où cette part optimale est respectée. Dès lors il est inexact de prétendre qu’un système « tout renouvelable » n’est pas plus coûteux qu’un système constitué avec du nucléaire à 50% et une part limitée d’énergies renouvelables, celui-ci étant lui-même plus coûteux que le système actuel.

Conséquences environnementales et économiques : la seule sentence

La sécurité de l’approvisionnement électrique est un impératif de toute société développée dont les activités et les infrastructures ne peuvent être soumises sans dommage à des aléas d’approvisionnement électrique. Pour assurer cette sécurité, la production d’électricité doit égaler la consommation à tout instant, car l’électricité ne peut être stockée qu’en faible quantité par les stations de pompage hydroélectriques (actuellement de l’ordre de 3 à 4 GW). Sans moyen de stockage nouveau, le développement des énergies renouvelables est soumis à deux obligations essentielles : 1) la construction de centrales à combustibles fossiles fournissant l’appoint en période de sous-production et 2) la destruction du surplus (de l’ordre de 25%) qui ne peut pas être stocké dans les périodes de surproduction. Ainsi, en France, les émissions annuelles de CO2 dans la production électrique augmenteraient.
Les investissements nécessaires pour installer ces nouvelles sources d’énergies renouvelables grandissent avec leur part dans la production électrique et pour atteindre 35% d’énergies renouvelables intermittentes, il faudrait doubler la puissance installée totale. Le coût évalué à partir des données des parcs existants ou projetés est alors de l’ordre de 300 milliards d’€, à quoi il faudrait ajouter le coût des infrastructures de gestion de l’intermittence (réseau électrique, stockage et gestion de la demande).

En conclusion, il faut raison garder dans l’insertion des énergies renouvelables si l’on veut éviter l’impasse d’une production électrique techniquement difficile, coûteuse et dont l’empreinte carbone serait supérieure à celle d’aujourd’hui.

 

Les signataires de la lettre ouverte

Dominique Finon (finon@centre-cired.fr) : directeur de recherches au CNRS, chercheur au CIRED et membre de la chaire Europeen Electricity Market de l’Université Paris Dauphine.

Dominique Grand (dominiquegrand@gmail.com) : docteur en physique, membre de GIRE, fondateur du site www.realisticenergy.info

André Latrobe (andre.latrobe@orange.fr) : mathématicien, membre de GIRE.

Christian Le Brun (lebrun-chr@wanadoo.fr) : docteur en physique, membre de GIRE, directeur de recherche CNRS en retraite

Jean Marie Martin-Amouroux (martin.amouroux@wanadoo.fr) : Ancien directeur de recherche au CNRS. Fondateur de l’encyclopédie de l’énergie. http://www.encyclopedie-energie.org

René Moreau (r.j.moreau@orange.fr) : Professeur émérite à Grenoble-INP, Membre de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies. http://www.encyclopedie-environnement.org

Jacques Treiner (jtreiner@orange.fr) : Ancien professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, chercheur associé au LIED/PIERI (Université Paris-Diderot), président du Comité d’experts du Shift Project.

Roland Vidil (rvidil@wanadoo.fr) : ingénieur, membre de GIRE, président de l’association encyclopédie de l’énergie. http://www.encyclopedie-energie.org

Friedrich Wagner (fritz.wagner@ipp.mpg.de): Professeur, directeur de recherches en retraite au Max-Planck-Institut für Plasmaphysik

L’hypothèse du « zéro nucléaire » : un mirage qui nous égare

Article d’Henri Prevot publié sur e site :
http://www.hprevot.fr/

http://www.hprevot.fr/un-mirage-qui-egare.pdf

Le ministre de l’environnement a déclaré qu’il a l’intention d’organiser un débat sur l’avenir du nucléaire.

Moins de nucléaire, c’est plus de dépenses ; alors pourquoi étudier le « zéro nucléaire » ?

La programmation annuelle des investissements en électricité renouvelable (PPEr), d’une part, la loi de transition énergétique (LTE), d’autre part, obligeraient à dépenser davantage que si la capacité nucléaire était maintenue ou légèrement augmentée. Le résultat dépend d’un grand nombre de paramètres et ne peut être calculé qu’en regardant ensemble tout le système de production de consommation et aussi de stockage d’électricité. Un bon débat demande donc que chacun mette à la disposition des autres non seulement ses hypothèses et sa méthode mais aussi ses moyens de calculs.
Le modèle simplifié que je publie s’appuie sur les chroniques horaires d’une année. Il rend bien compte de la situation actuelle et d’un jeu d’hypothèses très différent, celui que l’ADEME a retenu pour son étude sur « électricité 100 % renouvelable ». C’est dire qu’il n’a pas d’a priori. Avec les hypothèses que je propose, dont une légère augmentation de la consommation d’électricité, la PPE obligerait à dépenser chaque année 5 milliards d’euros de plus que si l’on n’augmentait pas la capacité éolienne et photovoltaïque (PV). Avec la limite du nucléaire à 50% de la consommation, ce serait 12 milliards de plus. Il s’agit bien de 5 ou 12 milliards d’euros par an de plus sans augmenter la production d’électricité (1)

Pourquoi donc ce goût nouveau pour des dépenses inutiles, par milliards d’euros par an ?

Les raisons avancées relèvent de registres différents, technique, économique, éthique, sociologique ou,
comme on dit, sociétal, politique. Parmi elles il en est une qui est rarement explicitée mais qui est peut-être la plus forte : la volonté d’éloigner de nous un risque jugé absolument insupportable. Le monde aura besoin d’énergie nucléaire mais que ce ne soit pas chez nous ! Un énorme NIMBY à l’échelle européenne. Que l’on ne nous parle pas trop de morale ! (2)

Etudions donc si la perspective du « zéro nucléaire » sans gaz ni charbon est techniquement possible et, si oui, quelles en sont les implications, notamment les dépenses.

Pas de nucléaire du tout, combien d’éoliennes, combien de dépenses en plus ?

Le « 100% électricité renouvelable » de l’ADEME suppose une division par deux de la consommation totale d’énergie et l’importation de 10 % d’électricité produite à partir de gaz ou de charbon, et il ne tient pas compte d’une contrainte technique : pour la stabilité du réseau électrique, à chaque instant la part de l’éolien et du PV sur le réseau ne doit pas dépasser une certaine limite. Cette limite technique sera sans doute repoussée mais il faut en tenir compte, ce que fait mon modèle de simulation, qui propose trois options : ou cette limite reste au niveau actuel, ou elle est effacée, ou elle est seulement repoussée.

Même sans cette limite, pour répondre à une demande en croissance de seulement 20 % avec des batteries

et des reports de consommation et avec une forte capacité de production d’hydrogène pour produire du méthane servant lui-même à produire de l’électricité, il serait possible de se passer de nucléaire et
d’énergie fossile avec 200 GW (gigawatt) d’éolien (50 000 éoliennes tout de même !) et 100 GW de PV.

C’est déjà beaucoup ! Si la contrainte de réseau reste comme elle est aujourd’hui, il en faudrait 100 GW de plus : 20 000 éoliennes de plus si elles sont en mer.

Au total, il faudrait dépenser chaque année 40 à 50 milliards d’euros de plus qu’avec une augmentation du parc nucléaire de 20 %, sans éolienne ni photovoltaïque.

Encore une fois, il ne suffit pas de calculer les dépenses ; bien d’autres paramètres interviennent.

Mais si la perspective de se passer de nucléaire n’est pas réaliste, pourquoi donc en réduire la consommation et la production en France, au prix de milliards ou de dizaines de milliards d’euros par an ?

Ces fonds dépensés inutilement, ne vaudrait-il pas mieux s’en servir pour aider les pays en développement, là où il y a du vent et du soleil, à s’équiper d’éoliennes et PV fabriqués en France ? Voilà de la matière pour le prochain débat sur le nucléaire.

(1)

Sur http://www.hprevot.fr , pour accéder à la feuille de calcul voir Plus ou moins de nucléaire, d’éolien, de photovoltaïque, combien cela coûte-t-il ?, L’utilisateur peut y modifier tous les paramètres. Quelques résultats sont donnés ici.

(2)

Voir Avec le nucléaire – un choix réfléchi et responsable (Seuil 2012) ; le titre du dernier chapitre : « au nom de quoi accepter le risque nucléaire ». NIMBY : « not in my backyard » ou « pas dans mon arrière-cour ».

Alain Grandjean et la fable de la grenouille dans l’eau chaude

Pour répondre à cette étude politisée d’Alain Grandjean, déguisée sous une facture supposée raisonnable, il convient tout simplement d’en analyser le fond et la forme.

Le texte est ici :

https://alaingrandjean.fr/2017/09/06/feuille-de-route-nucleaire/

Pour cela on peut aller lire l’étude d’Henri Prévot :

Etude du coût de « pas plus de 50% nucléaire ».

En supposant une augmentation de la consommation de 20 % : on arrive à 12 milliards d’euros par an de plus que sans cette limite. Toutes les hypothèses – condition nécessaire pour un bon débat – y sont disponibles.

L’ONG Sauvons Climat, dont la réponse va paraitre également, a calculé de son coté plutôt +13 milliards € par an.

Au total, Alain Grandjean dans son article dit que le surcoût serait de 16 €/MWh d’électricité, ce qui fait +8 milliards d’euros/an. Ce sont ses hypothèses, donc plutot optimistes. En supposant que l’augmentation de la consommation est de 10 %, on arrive à un surcoût de 10 milliards d’euros. L’évaluation faite par A. Grandjean est donc discutable (mais pas du simple au double.)

L’importante critique à faire est plutôt celle-ci : Alain Grandjean estime que cette dépense supplémentaire (qui ne procure aucun service de plus, surtout si on considère la balance commerciale) serait, d’une part, indolore (si elle se fait progressivement, comme l’élévation de la température de l’eau où l’on a plongé une grenouille) et qu’elle est utile pour « ouvrir une vraie alternative » et des nouvelles possibilités de « coopérations gagnantes » avec l’Allemagne sans dire de quoi il pourrait s’agir.

Autre contradiction : il dit que l’on a plusieurs années avant de décider quoi faire à la suite de l’arrêt des réacteurs actuels, mais cela ne l’empêche pas de préconiser de programmer dès maintenant l’arrêt de 2 à 4 tranches d’ici 2022 en sus des deux de Fessenheim puis une à deux par an de 2023 à 2030, ce qui conduirait à 15 tranches en moins soit 18 GW conduisant à 46 GW.

AG opère également un certain glissement intellectuel : il commence par argumenter à brève échelle de temps, disons 2025, pour dire qu’à cet horizon temporel il n’y a pas besoin de back-up ou de stockage important pour palier les fluctuations d’EnR (sur son blog, il cite une étude « à venir » de la CRE en septembre-octobre, pas vue pour le moment), mais il conserve la perspective de 50% de nucléaire, c’est-à-dire en gros 35% d’éolien et de solaire, pour lesquels ces moyens supplémentaires seraient pour le coup indispensables.

Conclusion.

Cet article de Grandjean est bien une contribution …contructive à la politique de Nicolas Hulot qui a affirmé qu’il fallait fermer jusqu’à 17 réacteurs, voire davantage, même si 2025 lui paraissait irréaliste et qu’il fallait « tout remettre à plat »
(Question au gouvernement.
Réponse du ministre @N_Hulot)
(Le Monde a masqué ce dernier point ce qui a encouragé le hiatus, bien pratique électoralement).

AG, habile, estime avec mesure que le grand carénage produit à un peu plus de 30€/MWh (tout compris), et surestime le coût de Penly 3 pour mieux convaincre que la génération EPR serait un gap trop cher à franchir et que les ENR intermittentes seraient donc compétitives.(*) Ceci tout en justifiant des arrêts programmés pour soutenir la compétitivité des renouvelables. (le marché français a une influence négligeable sur les baisses de coûts des renouvelables ).

Pourquoi alors ce texte ?

On connait beaucoup de consultants dont les objectifs premiers sont d’obtenir leur prochain contrat.

Plus scientifiquement, l’erreur de départ est d’affirmer que « les orientations de la politique énergétiques sont clarifiées et partagées ».

En tout cas pas partagées par l’Académie des Sciences, entre autres compétences… Un détail (cf commentaires détaillés icii)

 
Bien sûr, dans ses généralités, la LTE affirme des objectifs de finalités vertueux : « lutte contre le changement climatique, coût de l’énergie, sécurité d’approvisionnement » avec lesquels tout citoyen de bon sens ne peut qu’être d’accord, mais aussi des baisses sur le papier de consommation d’énergie non confirmées par les tendances et un bouquet de moyens inspiré de l’EnergieWende dont les résultats connus aujourd’hui sont tout sauf concluants. De même pour le Japon et l’Australie du sud. La politique soutenue par Grandjean a été essayée , et avec le recul nous pouvons dire que, tant pour l’objectif climatique que pour les coûts et la sécurité, elle ne marche nulle part.

En ce qui concerne la France , nous sommes partis en net de UCTAF de 511TequCO2 en 1990, sommes passé à 411 en 2016, essentiellement à cause de la désindustrialisation et baissons depuis 2012 de moins de 3 TequCO2 par an. Tel est le bilan des quatre premières années de la politique qui soutend la LTE…

Nos tendances actuelles, sans accélération du remplacement de plus de fossiles par de nouveaux EPR (Penly 3 en attente, etc…), nous dirigent vers -28% en 2030, soit très loin de l’engagement français lors de la COP21 de -40%, soit 307M de TequCO.

Si nous suivions Hulot et son fidèle soutien Grandjean, en fermant des réacteurs en état et rentables nous irions vers -25% (au mieux !). Probablement pire que le retard annoncé par les Allemands eux mêmes car nous serions 50% sous l’objectif annoncé.

Imaginons Macron réélu annonçant en 2027 que la France s’excuse de ne pas être au rendez vous de 2030…

La honte ne serait pas seulement pour le Président, mais pour nous citoyens français.

PS : et puisqu’il n’est de critique légitime qui ne fasse oeuvre de proposition solide et réfutable, explorons une proposition de scénario qui pourrait être l’optimum écolo-socio-économique pour la France ? : #Negatep2017.
https://twitter.com/sauvonsleclimat/status/905048674895626240

(*)
Compétitivité des ENR intermittentes qui est bien sûr une vue de l’esprit à service et CO2 égal vu le stockage (ou le ruineux PowerToGas) nécessaire pour éviter les black out : on confond prix et coûts. Le prix de l’EPR UK n’a en fait rien à voir avec les futurs coûts de l’EPR FR. A 70 € /MWh (cf rapport de la Cour des Comptes), ce dernier comprend un coût de base de 14€/MWh (740 TWh sur le minimum : 60 ans, à prolonger à 80 ou 100 ans par l’ASN vu sa configuration faiblement irradiante de la cuve, validée par l’ASN), ceci sans renchérir le réseau ou les taxes comme le nécessitent les ENRi. Cela aboutira selon toutes probabilités pour le consommateur à une modeste augmentation de sa facture de 20% en 2050, soit probablement 5 fois moins d’augmentation (comme l’explique JM Jancovici ici 2h04mn30sec) qu’avec un scénario à 35% d’ENRi qui elles génèrent de nombreuses externalités financières, et la faillite à terme des opérateurs, par des surcapacités trop fréquentes obérant leur survie. Sans compter l’impact négatif de l’effacement subventionné des consommations industrielles sur l’activité économique pour compenser l’intermittence. Ces ENRi en excès, par la chute brutale et paradoxalement nocive des prix qu’elles entraîneraient du fait de l’obligation d’achat, de la priorité sur le réseau, et des subventions directes, empêcheraient toute industrie décarbonée fortement capitalistique de se développer (STEP, nucléaire).