Comment ont fait les anciens d’EDF ?
EDF s’était engagée sur un principe de non dégradation ou plutôt de non explosion des tuyauteries vapeur.
En effet l’explosion d’un tuyauterie vapeur provoque un choc froid sur le secondaire qui se transmets au primaire et ce transitoire est très pénalisant.
Dans les tranches précédentes, nous avions des tuyauteries forgées dites « superpipes » jusqu’à la vanne d’isolement vapeur de chaque GV donc sur une faible longueur après la paroi du bâtiment réacteur. Et sur cette tuyauterie superpipe était branchée, la vanne de contournement à l’atmosphère qui permet de réguler la température du primaire tant que l’on n’a pas lancé la turbine. Cet exutoire vapeur sert aussi bien pendant la phase de montée à l’état d’arrêt à chaud , de refroidissement lors d’un passage à l’arrêt, que pendant les situations d’arrêt à chaud puissance nulle.
Bien entendu toutes les soudures de ces tuyauteries y compris celles de la vanne de vapeur principale et celles de la soupapes de contournement à l’atmosphère étaient garanties sans défaut.
Il semble que la règle sur l’EPR ait été étendue à l’ensemble des soudures des tuyauteries vapeur. C’est à dire que nous sommes partis de 4 tuyauteries raccordées aux GV, plus les soudures des 4 vannes d’arrêt et des 4 soupapes de contournement, à toutes les soudures de tuyauteries jusqu’au barillet d’admission de la turbine et les piquages d’alimentation des 4 trains des turbopompes d’alimentation de secours des GV. J’ai lu qu’au total cela faisait 160 soudures à contrôler et que si certaines mal placées étaient à refaire, il faudrait casser du béton dans la salle des machines.
L’erreur aurait pour origine la non communication par Framatome des nouvelles exigences prises pour l’EPR aux entreprises de tuyautages.
A ce jour, les contrôles sont en cours et l’on ne peut pas savoir s’il y aura des soudures à reprendre. Mais rien que le décalorifugeage au droit de chaque soudure, les tirs radiographiques et les contrôles US sont des opérations longues. Et rien ne dit que l’ASN ne n’impose pas de reprendre certaines d’entre elles.
Bref, c’est un déboire de plus sur l’EPR qui n’en méritait pas autant. Mais c’est une preuve de plus qu’avoir supprimé le service de contrôle de fabrication coût infiniment plus cher que son maintien.
Je n’ai aucune information sur la Chine. Mais je ne pense pas que les Chinois aillent au-delà des prescriptions que nous avions sur toutes les autres tranches.
Pas la peine cette fois de critiquer l’ASN, EDF s’était engagé et ne semble pas avoir tenu son engagement dans ce cas.
JF