https://www.theglobeandmail.com/amp/opinion/greenpeace-is-a-menace-to-the-world/article35444942/
La petite ville de Saint-Félicien, dans la belle région du Saguenay au Québec, est en état de siège. Les guerres du bois d’oeuvre ont éclaté à nouveau, et c’est une mauvaise nouvelle. … Ensuite, il y a Greenpeace.
« Greenpeace veut notre mort totale ! » Le maire Gilles Potvin s’est plaint en 2013. « Si on les écoute, on ne peut plus couper du bois ».
Greenpeace mène une campagne acharnée contre Resolute Forest Products, la plus grande entreprise forestière de la région et du Canada. (C’est la société qui succède à Abitibi et à Bowater.)
Greenpeace a qualifié Resolute de «destructeur forestier», risquant ainsi une «spirale de mort du troupeau de caribous» et nuisant aux Premières Nations de la région. Elle a vigoureusement fait pression sur les clients de Resolute – y compris les plus grands éditeurs de livres au monde – pour boycotter ses produits papier et imprimés.
Il prétend vouloir seulement une réforme.
Mais il semble que son but réel plus probable est de détruire la réputation de l’entreprise et ses affaires.
Lorsque les sociétés de ressources sont attaquées par des ONG environnementales, elles ont tendance à être sur la défensive et à parler doucement.
Résolu est une exception.
Il se défend. En partie, c’est personnel. Richard Garneau, chef de la direction de l’entreprise, a grandi au Saguenay et sa famille y vit depuis des générations. «Pour moi, affronter ce barrage de désinformation a été plus qu’une question d’éthique des affaires», écrit-il sur le site Web de l’entreprise. « J’ai récolté des arbres à la main pour payer mon chemin à l’école. »
Selon lui, Greenpeace «ne marmonne pas seulement notre entreprise, mais aussi un mode de vie, fondé sur la préservation de forêts saines qui sont la pierre angulaire des gens qui y vivent».
L’année dernière, Resolute a lancé une action en racket aux Etats-Unis, alléguant que Greenpeace et ses alliés avaient adopté un comportement diffamatoire et frauduleux afin de s’enrichir de dons. La compagnie l’a accusée de truquer des photos et de fabriquer des preuves des méfaits de Résolu.
Greenpeace a maintenant admis qu’elle s’engageait dans une «hyperbole rhétorique». Il a déclaré dans une requête de la Cour que ses paroles sur la destruction des forêts «peuvent décrire la destruction figurative plutôt que littérale».
Il a également admis que ses affirmations « ne respectent pas les littéralismes stricts ou la précision scientifique » et sont des « déclarations non vérifiables d’opinion subjective ». Ce n’est pas, cependant, apologétique. Greenpeace utilise le procès pour se vendre en tant que victime – dans les notifications en ligne, ils incluent un visuel d’une femme bâillonnée et le slogan « Clearcutting free speech ». Il appelle les plus grands éditeurs de livres au monde à boycotter le livre de Resolute – pour des raisons morales – et a recruté un groupe d’auteurs dans son soutien. (Margaret Atwood est parmi eux.)
M. Garneau n’a aucun problème avec la liberté d’expression. C’est la diffusion d’informations inexactes contre lesquelles il est contre. Il implore les éditeurs de se familiariser avec les faits. En voici quelques-unes: L’industrie forestière du Canada est l’une des plus rigoureusement réglementées au monde. Le dossier de durabilité de Résolu a été largement salué. Des milliers d’Autochtones travaillent dans l’industrie forestière et entretiennent des relations d’affaires en collaboration avec de nombreuses Premières Nations.
La forêt boréale est vaste et Resolute n’en récolte qu’une infime fraction, entreprenant aussi d’importants travaux de reboisement.