Gilets jaunes et pouvoir d’achat : des dizaines de milliards d’euros économisables par une remise en cause d’avantages indus et par une politique énergétique adaptée

Lettre adressée au président de la République.

Gilets jaunes et pouvoir d’achat : des dizaines de milliards d’euros économisables par une remise en cause d’avantages indus et par une politique énergétique adaptée

Les Français se sont révoltés au travers de ce mouvement parce que l’augmentation générale des taxes ne permettait plus à ceux qui sont au SMIC de vivre normalement. Les Français n’ont certes pas tous le même niveau d’instruction mais ils savent compter et ont du bon sens. Le slogan des gilets jaunes « vous nous parlez de la fin du monde et nous vous parlons de la fin du mois » est remarquable sur le plan communication.

Les taxes explosent quand on ne maîtrise plus les conséquences des décisions prises. Souvenons- nous de la révolte des farines.

La réduction des gaz à effet de serre et du gaz carbonique en particulier passe par une réduction drastique des combustibles carbonés. Or la France consomme 110 Mtep de gaz et de produits pétroliers contre 40 Mtep d’électricité décarbonée grâce aux productions hydraulique et nucléaire. Introduire, à des coûts prohibitifs, des énergies renouvelables électriques dans un tel système ne réduit en rien les émissions de gaz carbonique. Les résultats des trois dernières années qui montrent une augmentation de nos émissions, alors que nous nous voulons vertueux, est la preuve de notre erreur.

Les contrats signés jusqu’en fin 2016 pour les éoliennes et le photovoltaïque coûteront, d’après le rapport de la cour des comptes, 121 Mds d’€ aux Français. Et on ne compte pas encore les coûts des éoliennes off-shore. Et la France n’ayant pas de base industrielle dans ce domaine a importé tous ces matériels aggravant ainsi son déséquilibre de la balance commerciales et n’a pas créé d’emplois contrairement aux dires de l’ADEME.. Elle a surtout contribué à enrichir sans cause quelques aigrefins.

Le courage dont le Gouvernement doit faire preuve est d’arrêter tous les nouveaux contrats et remettre en cause les contrats existants pour pouvoir consacrer ces sommes à la rénovation énergétique des logements mal isolés.

L’Espagne, embarquée dans une bulle spéculative, a eu le courage de le faire. Pourquoi pas nous. Les opérateurs hurleraient à la spoliation, mais l’examen de chaque contrat montrerait que pour quelques perdants, il y a surtout eu beaucoup de gagnants.

Ceci n’empêcherait nullement certains opérateurs de continuer dans cette voie puisqu’ils disent tous qu’ils sont maintenant compétitifs avec le nucléaire. Ils vendraient en priorité au prix du marché quitte à passer par des agrégateurs.

Un moratoire immédiat sur ces aides ferait économiser 4000 euros par ménage français !

Consommateurs, qui ont mis la main à la poche depuis des années pour financer ce système.

Il est temps pour notre pouvoir d’achat de stopper l’hémorragie.

Un tel moratoire ne se ferait-il pas au détriment du climat ? La réponse est non.

En effet, on observe depuis maintenant 3 ans une remontée de nos émissions de CO2, et les chiffres attendus de 2018 pourrait confirmer la tendance notamment à cause du monopole donné au chauffage gaz par la réglementation thermique 2012.

1) Entreprendre une reconversion massive des aides, pour une transition énergétique sans perte de pouvoir d’achat.

Il faut faire preuve d’imagination pour lancer un grand plan de rénovations énergétiques des bâtiments « passoires thermiques ».

Pour cela, la caisse des dépôts et consignations pourrait sous l’égide de l’Etat constituer un consortium bancaire pouvant amener des prêts hypothécaires à taux nul aux propriétaires de ces bâtiments pour y faire les travaux essentiels, c’est-à-dire ceux qui représentent 40 % des coûts et 80 % de l’atteinte des objectifs. Le shift project et l’association Equilibre des Energies (EDEN) ont des solutions concrètes et simples à proposer.

Les banques déduiraient ces prêts hypothécaires de leur résultat annuel réduisant ainsi leurs impôts. Si les gens n’ont pas pu se libérer du prêt hypothécaire, il serait soustrait de la revente et de l’héritage. Les banques l’introduiraient dans une ligne spéciale de leur compte d’exploitation non soumis à l’impôt.

C’est cette réduction d’impôt qui représenterait l’aide de l’Etat.

Par ailleurs, la Cour des Comptes fait justement remarquer que la France gère très mal ses ressources naturelles thermiques,

1- Le bois énergies doit être doublé en 15 ans et utilisé sous forme de chaleur en réseau ou individuelle, il faut prendre exemple sur l’Autriche,

2- Les méthaniseurs doivent être généralisés et exploités sous forme de coopérative par des spécialistes de ces appareils. Le gaz étant alors mélangé au gaz naturel,

3- Les travaux sur les carburants de synthèse doivent permettre à terme de fabriquer des carburants issus des plantes sans pour autant concurrencer la production agricole.

Ces trois actions seraient créatrices d’emplois non délocalisables et constitueraient un complément de revenus pour nos agriculteurs

Concernant le transport routier, principal responsable de nos émissions de CO2, les études internationales montrent que la France est un des rares pays où la voiture électrique permet, dès aujourd’hui, de diviser d’un facteur dix les émissions de CO2 comparées à une voiture à essence.

2) Refuser la fermeture anticipée de centrales nucléaires

Mais au-delà des économies d’énergie, il faudra également substituer des combustibles carbonés par de l’électricité nucléaire décarbonée.

Concernant le nucléaire, pourquoi arrêter Fessenheim, centrale la moins jeune mais dont l’électricité est la moins chère et la plus sûre de France ? Le président de l’Autorité de Sureté lui-même vient de dire que c’est « la centrale d’EDF qui présente les meilleurs résultats en termes de sûreté ». La Suisse exploite non loin sur le Rhin 3 centrales plus anciennes que Fessenheim, sans aucun problème…

Une usine ne vieillit pas ! Elle s’use et l’on remplace les pièces usées par des pièces neuves de meilleure qualité en raison de l’intégration du retour d’expérience. Dans une centrale nucléaire la cuve ne peut pas être remplacée lorsqu’elle atteint un certain seuil de fragilisation. Nous en sommes très loin.

Prolonger la durée de vie des centrales nucléaires – sous contrôle de l’Autorité de Sureté- est un impératif pour la lutte contre le changement climatique.

4 ) Mettre en œuvre ces solutions de bon sens

Les exemples qui précèdent ne constituent pas une liste exhaustive, mais représentent des mesures qui reposent sur des solutions éprouvées, efficaces pour le climat, et répondant à un modèle économique sobre et vertueux. L’effort national pour les financer, une fois la majeure partie des 121 milliards d’aide au photovoltaïque et à l’éolien restitués au pouvoir d’achat des français les plus modestes, serait raisonnable et largement supportable par notre économie.

Pour notre pays endetté, pourquoi ne pas appliquer ces solutions de bon sens, qui contribuent à la lutte contre le changement climatique, tout en faisant gagner du pouvoir d’achat ?

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s