7 choses où les Simpson se sont trompés à propos du nucléaire

https://www.energy.gov/ne/articles/7-things-simpsons-got-wrong-about-nuclear

« Les Simpsons. »

C’est un spectacle que nous connaissons tous et que nous avons appris à aimer, à moins que vous ne travailliez réellement avec la technologie nucléaire.

Animation du personnage des Simpson 'Mr.  Burns tapant ses doigts ensemble à plusieurs reprises.

La série animée la plus ancienne d’Amérique sur FOX fait grincer des dents les travailleurs du nucléaire sur leurs canapés depuis près de trois décennies maintenant.

Et bien que cette émission ait produit un certain nombre de slogans immortalisés dans la culture pop d’aujourd’hui, sa représentation comique de la centrale nucléaire fictive de Springfield – et de son opérateur de sécurité négligent Homer Simpson – est loin d’être « excellente ».

Voici sept choses que « Les Simpson » n’ont pas tout à fait compris à propos de l’énergie nucléaire.

1. Les opérateurs de la salle de contrôle ne travaillent pas seuls.

Homer Simpsons dort dans la salle de contrôle sous le regard de M. Burns

La NRC réglemente strictement le nombre d’opérateurs autorisés devant se trouver dans une salle de commande de réacteur.

Dans plusieurs épisodes, Homer Simpson est seul dans une salle de contrôle travaillant sur une console de sécurité à distance pour aider à gérer le réacteur.

Selon la Commission de réglementation nucléaire (NRC), un superviseur, ainsi qu’un deuxième superviseur ou opérateur de réacteur doivent être présents à tout moment pendant l’exploitation du réacteur. Toutes les personnes, qui exploitent ou supervisent l’exploitation d’un réacteur commercial américain, doivent également être autorisées par la NRC.

2. Les centrales nucléaires sont bien entretenues.

L’usine de Springfield est connue dans l’émission pour ses violations de la sécurité. Ils vont des infestations de rats et des tours de refroidissement fissurées (tenues ensemble avec du chewing-gum) aux tuyaux qui fuient qui déversent des déchets radioactifs.

Cela n’arrive tout simplement pas. L’industrie nucléaire est l’une des plus sûres pour travailler et vivre à proximité.

Les personnages des Simpson regardent le plutonium utilisé comme presse-papier.

Le plutonium doit être manipulé dans une cellule chaude. 

Il est également tenu à des normes de sécurité rigoureuses.

Chaque usine dispose de plusieurs systèmes de surveillance. Des employés bien formés effectuent régulièrement des inspections de sécurité et une maintenance préventive. Chaque usine compte également au moins deux inspecteurs employés par le CNRC, qui sont libres d’observer n’importe quoi à tout moment.

3. Les crayons combustibles ne sont pas utilisés comme presse-papiers.

Cela devrait être explicite. Mais, au cas où vous vous poseriez la question, les matières hautement radioactives comme le combustible nucléaire usé sont manipulées en toute sécurité par des grues télécommandées et utilisent de l’eau comme blindage.

4. Le combustible nucléaire irradié commercial n’est pas un liquide.

L’émission dépeint régulièrement les déchets radioactifs sous la forme d’un liquide vert et suintant qui s’écoule d’énormes conteneurs à fûts et tuyaux dans l’ensemble de l’installation.

Dans les réacteurs actuels, le combustible nucléaire est constitué de barres de combustible métalliques qui contiennent de petites pastilles de céramique d’oxyde d’uranium enrichi. Les crayons combustibles sont combinés en assemblages hauts qui sont ensuite placés dans le réacteur.

Après utilisation, les crayons combustibles sont d’abord déplacés dans des piscines de stockage temporaires revêtues d’acier d’une profondeur d’environ 40 pieds. Après au moins 3 ans de stockage humide, ils sont ensuite scellés à l’intérieur de conteneurs en béton armé soudés.

5. Les déchets nucléaires sont stockés en toute sécurité.

Personnages des Simpson assis sur des fûts de déchets radioactifs.

Ce n’est pas ainsi que le combustible usé est stocké.

Des déchets radioactifs sont couramment observés autour de la ville de Springfield, jetés négligemment dans les mers, fourrés dans les arbres et placés sur des terrains de jeux.

Le processus est un peu différent dans la vraie vie.

Le combustible usé est stocké de manière sûre et sécurisée dans plus de 100 sites de réacteurs et de stockage à travers le pays. Le combustible est soit enfermé dans des piscines de stockage, soit dans des fûts secs comme mentionné ci-dessus.

6. Les centrales nucléaires ne provoquent pas de mutations.

Qui peut oublier Blinky, le poisson à trois yeux ou cette effrayante araignée mutante ?

Vous ne verrez pas ces caractères car les centrales nucléaires ne rejettent aucune pollution dans l’environnement, juste de la vapeur d’eau. En fait, vos plans de travail en granit émettent plus de rayonnement que de vivre à côté d’une centrale nucléaire au cours d’une année.

7. Les centrales électriques n’achètent pas de consoles de commande de sécurité à nos laboratoires nationaux.

Dans un épisode, « Bart on the Road », Homer renverse du soda sur ses commandes et appelle l’installation nucléaire d’Oak Ridge (alias notre laboratoire national ) pour une nouvelle console.

Bien que nos laboratoires travaillent avec l’industrie sur des recherches à un stade précoce et octroient souvent des licences pour leurs technologies à des entreprises, ils ne prennent pas de commandes de pièces de rechange dans les installations nucléaires.

Les composants de remplacement sont obtenus auprès de fournisseurs certifiés nucléaires et nécessitent des compétences spécialisées pour être installés.

Dernières pensées

Bien qu’il existe d’innombrables autres exemples que nous pourrions souligner, nous reconnaissons que ce spectacle est une parodie avec l’intention de divertir.

Nous sommes heureux de souligner que les deux réacteurs de Springfield fournissent à cette ville fictive une énergie zéro émission abordable et fiable depuis près de 30 ans. C’est moins de la moitié de la durée de vie des réacteurs commerciaux actuels.

Nous serons cependant plus que disposés à fournir des commentaires à Homer lorsque la centrale sera prête à soumettre une demande à la NRC pour le renouvellement de son permis pour les 30 prochaines années !

Oh !

La centrale nucléaire de Simpsons Springfield.

Centrale nucléaire de Springfield (« Les Simpsons »).

Publicité

DUP CIGEO : Exemples de contribution dont chacun peut s’inspirer d’ici le 23/10/2021

1) Projet de DUP CIGEO : Avis très favorable
S’exprimer sur cette enquête publique est indispensable car, dans le droit français, les acquisitions
foncières et autorisations nécessaires sont essentielles à la réalisation de projets structurants qui
nécessitent une déclaration d’utilité publique.
De ce fait pour approuver une telle réalisation divers angles d’analyse se présentent :
1 – opportunité du projet :
la présence de déchets radioactifs issus de la production d’électricité nucléaire, mais aussi
d’activités aussi essentielles que celles qui découlent de la médecine nucléaire, des activités
industrielles ou de la recherche, est une réalité. En ce sens le projet CIGEO, qui envisage la totalité
de l’inventaire de référence des déchets radioactifs MA-VL et HA-VL du domaine nucléaire existant
et, éventuellement, son inventaire de réserve,répond à un besoin réel, sans préjuger d’un nucléaire
futur : c’est un besoin évident. Ce projet doit également être mis en regard avec l’acquis du
nucléaire dans tous les domaines y compris bien sûr celui de l’énergie, avec une très faible
contribution à la pollution atmosphérique du pays ainsi qu’un impact insignifiant sur les émissions
de gaz à effet de serre.
2 – La robustesse du projet, qu’il s’agisse de sa localisation ou de sa conception, est remarquable :

  • L’option de localisation dans cette couche silico-argileuse s’est révélée d’une qualité
    exceptionnelle, dans une zone stable depuis des millions d’années : couche rocheuse
    homogène et étendue, d’étanchéité quasi parfaite, apte à recevoir des tunneliers à la
    dimension du projet dans des conditions de sécurité satisfaisantes. De plus les ressources du
    sous-sol, y compris les aquifères profonds, ne présentent pas un intérêt essentiel pour les
    générations futures. La protection apportée par l’argile, puis la très lente migration vers la
    surface de radioéléments à vie très longue, donc peu radioactifs, sur 500 m d’épaisseur de sol,
    apportent la garantie nécessaire à la protection de populations très lointaines .
  • La conception du projet, adaptée a des colis très divers, repose sur des décennies d’études. Au￾delà de la protection géologique sur le très long terme, le site bénéficiera durant la phase
    d’exploitation du site d’emballages et de moyens de manutention et de surveillance très
    robustes, dont la durabilité dépassera largement celle de surveillance du site après fermeture.
  • Les colis reçus auront été nécessairement contrôlés puis acceptés par l’Andra en fonction de
    critères qu’elle aura elle-même précisés sous le contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
  • La progressivité du projet, avec ses essais préalables en froid, la phase industrielle pilote, la
    prise en charge différée des colis les plus radioactifs afin d’optimiser la charge thermique du
    stockage, tout cela sous le contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, est satisfaisante et
    adaptée aux défis d’un projet de cette ampleur.
    3 – Pertinence du stockage géologique : il a été reconnu tant par le Parlement que par l’Autorité de
    Sûreté Nucléaire, a été constamment suivi par de nombreuses instances (OPECST, CNE, HCTISN, …)
    au niveau national. Au niveau international ce principe, adapté aux géologies locales de chaque
    pays, a été reconnu ou déjà adopté par la quasi-totalité des pays ayant eu une activité nucléaire
    notable, y compris en Europe (Suède, Finlande, Suisse, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, …).
    Ces constats confirment l’intérêt national du projet et justifient amplement la Demande d’Utilité
    Publique, préalable à la nécessaire Demande d’Autorisation de Création, qui devrait suivre. Il n’en
    demeure pas moins que l’impact du projet et du développement des infrastructures et politiques
    publiques qui l’accompagneront méritent tout notre attention.

Jean-Pierre Pervès

https://twitter.com/pnc_france/status/1439265345156562948?s=19

2)

 

https://www.registre-numerique.fr/dup-cigeo/deposer-son-observation

Projet de déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de centre de stockage en couche géologique profonde des déchets radioactifs de haute et de moyenne activité à vie longue (Cigéo)

OUVERT LE 15/09/2021 À 09 HEURES 30 PAR LA COMMISSION D’ENQUÊTE, CE REGISTRE SERA CLOS LE 23/10/2021 À 12 HEURES 30

– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

 

Contribution de Dominique GRENECHE

 Déposée le 19 septembre

 

CIGEO est clairement un projet d’utilité publique car il sert l’intérêt collectif sans causer de dommages aux personnes ou à l’environnement durant toutes les échelles de temps. Le stockage géologique des déchets hautement radioactifs ou à vie longue (dits HAVL) a d’ailleurs été unanimement reconnu par toutes les instances internationales et par tous les grands pays comme LA SOLUTION techniquement la plus sûre et éthiquement la plus responsable vis-à-vis des générations futures.

Il suffit d’examiner la situation mondiale pour s’en assurer et pour se convaincre de l’intérêt d’engager au plus vite en France la réalisation du projet CIGEO. Plus de 50 ans d’études et de démonstrations dans des géologies réelles, dans de nombreux pays, ont démontré la solidité du concept de stockage géologique de des déchets radioactifs les plus radiotoxiques : il garantit le stockage sûr de ces déchets de l’industrie nucléaire jusqu’à ce que leur impact pour les populations soit devenue infime par rapport à celui résultant de la radioactivité naturelle.

Comme la plupart des spécialistes, je considère donc que notre génération aura accompli son devoir vis-à-vis des générations futures en enfouissant ses déchets conditionnés dans des matrices très résistantes, dans des sites géologiques bien choisis et parfaitement étudiés, ce qui est le cas de CIGEO. De tels emplacements de stockages sont en effet installés au sein de zones  dont la grande stabilité est géologiquement démontrée sur des millions d’années, sans transferts aqueux notables (l’eau étant le seul vecteur de transfert potentiel de produits radioactifs), au droit de sols sans ressources exploitables (il n’existe alors aucun scénario crédible d’intrusion humaine par inadvertance dans le tels endroits).

Il convient de souligner ici que, contrairement à ce qui est parfois affirmé, un tel site de stockage de déchets radioactifs à vie longue plutonium et autres éléments transuraniens) EXISTE déjà dans le monde. Il a été ouvert en 1999 dans l’état du nouveau Mexique aux Etats-Unis. C’est le WIPP, situé à 650 mètres de profondeur dans un dôme de sel vieux de plus de 200 millions d’années qui contient déjà près de 100 000 m3 de déchets radioactifs provenant des anciennes activités nucléaires militaires (surtout des isotopes du plutonium : environ 8 tonnes au total). Je l’ai moi-même visité plusieurs fois.

Pour conclure, je saisis l’occasion de cette contribution pour fustiger la position de ceux qui s’opposent (parfois de façon très virulente) au projet CIGEO, en proposant une solution de remplacement qui consiste à conserver ces déchets potentiellement nocifs sur de très longues périodes dans un entreposage de surface ou de « subsurface ». De telles installations édifiées pour pouvoir subsister sur une période totalement indéfinie seraient en effet vulnérables à toute agression externe naturelle ou d’origine humaine et devraient rester sous une surveillance et une maintenance constante. C’est une « solution » proprement  IRRESPONSABLE vis-à-vis de nos descendants. C’est même une option éthiquement IMMORALE puisque cela revient à transmettre aux générations futures la charge de gérer ces déchets issus d’une production d’énergie dont nous avons tous bénéficié largement. En réalité, les promoteurs de cette fausse alternative au stockage géologique, se soucient peu de l’intérêt réel de la population et de l’héritage pesant qu’ils peuvent ainsi transmettre à nos descendants. Leur objectif (qu’il avouent même parfois à demi-mots) est simplement de pourvoir conserver leur principal argument contre le nucléaire en continuant à clamer haut et fort que la question des déchets n’a pas de solution. La seule solution est donc pour eux de supprimer le problème, c’est  dire d’éradiquer le nucléaire quoiqu’il en coûte y compris moralement. Ils ont tort.

Dominique Greneche 

3)

Avis très favorable au projet CIGEO – 21 sept 2021

Le projet CIGEO prend en compte la totalité des déchets radioactifs qui résultent de l’utilisation de l’énergie nucléaire et de la radioactivité au service des besoins médicaux, sanitaires, énergétiques, industriels et de recherche de notre pays.  Une telle gestion des déchets de nos activités est exemplaire. On voudrait qu’il en soit de même de la gestion des déchets non radioactifs.

Le projet CIGEO est en parfait accord avec la solution internationalement reconnue de stockage en couches géologiques profondes.

Il a été évalué favorablement à de nombreuses reprises par les instances ad hoc compétentes et reconnues nationalement, et dont le rôle d’évaluateurs en la matière a été institué par la loi du 28 juin 2006 (CNE pour le compte de l’OPECST, ASN).

La faisabilité de CIGO est d’ores et déjà assurée par les installations de simulation en vraie grandeur réalisées et monitorées dans le laboratoire national souterrain de Bure. Elle l’est également par les stockages souterrains homologues en cours en Suède et en Finlande notamment.

Il est maintenant urgent que l’esprit de responsabilité prenne le dessus sur les tentatives constantes et délétères, depuis plusieurs années, de mettre en échec la filière nucléaire en la privant d’une gestion cohérente de ses déchets.

Alors que le changement climatique est à l’œuvre avec ses premières cohortes de dizaines de milliers de morts chaque année (inondations, canicules, incendies, ouragans, migrations, pénuries alimentaires etc.…), alors que l’énergie nucléaire va devenir, n’en déplaise aux idéologues, la seule garantie de disposer d’énergie en quantité suffisante et pilotable, ne pas donner un feu vert à CIGEO serait une faute.

Continuer de dire, devant l’évidence de CIGEO, comme on l’entend ici ou là, y compris dans la bouche de certains dirigeants, que les déchets nucléaires n’ont pas de solution, est une faute.

Face à l’ensemble des autres questions graves et urgentes qui sont à résoudre, au présent et au futur, je veux croire que l’esprit de responsabilité dominera et qu’un feu vert sera donné à CIGEO.

Claire Kerboul

Le parc nucléaire français est-il « condamné » à avoir un Kd si faible, inférieur à 75 % ?

Le parc français est-il « condamné » à avoir un Kd si faible, inférieur à 75 %, à cause des VD (Visites décennales) et du grand carénage qui sont une « spécialité » de chez nous ? Quelle est la valeur du kd des réacteurs nucléaires allemands ? Des réacteurs américains ?

Réponse de Jean Fluchère, ancien Directeur de centrale.

Le Kd du parc est monté jusqu’à 85 % dans les années 2000. Donc en première réponse nous ne sommes pas condamnés à végéter aux valeurs actuelles.

Voici l’évolution récente du Kd

Pour 2021 le Kd est actuellement à 71,8 % ce qui me laisse penser que nous dépasserons de peu celui de 2020. C’est plus l’effet de la pandémie qui a fait perdre 2 points depuis 2019 qu’autre chose.

Quelles peuvent-être les explications ?

  1. La taille relative du parc français fait qu’il ne peut pas fonctionner en base comme dans les autres pays, ce qui occasionne des arrêts fortuits pour faire de la maintenance,
  2. La capacité réelle d’EDF et de ses prestataires ne dépasse guère la gestion de 10 arrêts simultanés. Or on constate que dans les périodes propices à la maintenance, nous dépassons souvent plus de 10 tranches en révision-rechargement,
  3. La période de Chevet à l’ASN a été une catastrophe, il a fait arrêter inutilement des tranches en fonctionnement soit pour aller rechercher de minuscules ségrégations de carbone qui même si elles avaient été présentes sur les boîtes à eau de GV n’entraînaient strictement aucun problème de sûreté, soit pour renforcer les digues de Tricastin opérations qui pouvaient être faites tranches en marche comme l’avait proposée EDF. Les travaux de Tricastin ont duré 4 semaines mais comme le patron du parc avait publiquement dénoncé cet abus de pouvoir, il a fait attendre pendant 1,5 mois l’autorisation de redémarrer. Il a fait arrêter une tranche du Blayais car les GV de remplacement n’étaient pas conforme à l’ESPN mais conformes au RCCM. Idem pour un GV de Fessenheim 2 qui avait la virole secondaire inférieure non découpée suivant les règles.
  4. Ces arrêts inutiles perturbent considérablement le planning général des arrêts qui est toujours en chantier. J’ajoute que les périodes de production PV en été ou éolien obligent également à baisser la puissance des tranches, ce qui n’affecte pas directement la disponibilité, mais réduit l’usure du combustible et repousse d’autant les arrêts suivants,
  5. La nouvelle réglementation ESPN, lancée sous A-C Lacoste, dont la justification nous échappe totalement tant le RCCM était déjà plus sévère que l’ASME, demande des dossiers 10 fois plus volumineux que les précédents (l’exemple de la réparation de la fuite enceinte de Bugey 5 dont le dossier était prêt 6 mois après le constat a mis 12 mois à être accepté. Les travaux ont duré moins d’une semaine, épreuve enceinte comprise, mais CHEVET n’a souhaité donné l’autorisation qu’après la présentation à la CLI qui avait lieu 2 mois après la fin de l’épreuve. IL faut voir la quantité de papiers aujourd’hui nécessaire pour présenter une future révision de tranche,
  6. Il règne une course au plus disant sûreté entre l’IRSN et l’ASN. Si l’ASN ne suit pas les souhaits de l’IRSN, Jean-Christophe Niel, pour ne pas le nommer, s’arrange pour que ses équipes fassent fuiter la position IRSN soit dans la presse soit auprès des antinucléaires. Il semble que l’actuel Président de l’ASN remette l’IRSN à sa place. Il faut savoir qu’il y a à l’IRSN beaucoup d’ingénieurs qui ont été contractuels dans les équipes d’ingénierie d’EDF, qui souhaitaient y être embauchés et ne l’ont pas été.
  7. Nous n’avons pas mesuré toutes les perversions de la loi TSN de 2007. Il n’y avait aucune raison pour créer une ASN indépendante ou tout au moins sans encadrer son fonctionnement par au moins des justifications coût-bénéfice pour la sûreté comme à la NRC. Nous avons donc une entité toute puissante où le contrôleur fait évoluer vers du toujours plus les règles de contrôles et de sûreté, et où le contrôlé n’a aucune instance d’appel et doit se soumettre quoiqu’il arrive. Et pourtant, j’ai vécu depuis 1972, le SCSIN dirigé par De Torquat, puis la DCSIN et tous ses directeurs jusqu’à A-C Lacoste, premier Président de l’ASN. Or je peux dire que je n’ai aucun souvenir d’un Ministre ayant interféré avec une position du SCSIN et de la DCSIN.
  8. Il y a aussi une énorme différence, avant il y avait un directeur qui seul pouvait prendre la décision et il y a aujourd’hui un collège ce qui est favorable à toutes les surenchères.
  9. Quand je dirigeais BUGEY, je faisais rédiger un télex où je présentais tout ce qui avait été fait et les levées de restrictions suite aux contrôles des inspecteurs, et je terminais systématiquement par « sauf contre-ordre de votre part, je ferai engager les opérations de redémarrage dès 23 h00 ce jour ». Cela était normal puisque la sûreté repose sur les épaules de l’exploitant. Je n’ai jamais eu de contre-ordre en 7 ans. Aujourd’hui, les Directeurs de CNPE demandent à l’ASN l’autorisation de redémarrer et le retour peut prendre plusieurs jours. C’est une perversion car dans la nouvelle situation, la charge de la sûreté nucléaire du redémarrage repose dès lors sur le Président de l’ASN.
  10. Enfin l’ASN compte aujourd’hui environ 800 ingénieurs jeunes dont au moins 700 n’ont aucune connaissance du terrain. Ils multiplient les exigences livresques et font perdre de vue les fondamentaux de la sûreté en exploitation. Trop de sûreté tue la sûreté.

Je pense qu’il faut viser à revenir à 80 % de Kd mais il faudra plusieurs années.