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Dans le cadre du réexamen de sûreté, EDF propose des dispositions pour élever le niveau de sûreté des installations dans l’optique de prolonger l’exploitation du réacteur N°1 de Tricastin pour 10 années supplémentaires à compter de la Visite Décennale réalisée en 2019. Ce propos vise à formaliser l’avis du Syndicat CFE Energies Tricastin sur la suffisance de ces dispositions.
La conformité des installations aux exigences de sûreté est un point essentiel pour garantir leur capacité à assurer leurs fonctions en toutes circonstances. Des écarts aux exigences sont parfois constatés et il est donc important de renforcer les contrôles d’examen de conformité. L’extension du périmètre de contrôle des équipements et des composants, et notamment ceux présentant un retour d’expérience négatif comme les ancrages des équipements est une disposition qui donne confiance.
Le vieillissement des installations peut être un sujet d’inquiétude. Dans les faits, il concerne les équipements et composants d’origine qui ne peuvent pas être remplacés. S’agissant du réacteur N°1 de Tricastin, des microfissures (20 défauts) au niveau de la cuve, dont l’origine provient d’un procédé de soudage du revêtement, font l’objet d’un suivi depuis 40 ans, sans évolution constatée. L’Autorité de Sûreté Nucléaire retient que la tenue en service de la zone de cœur du réacteur N°1 de Tricastin est démontrée pour la période de dix ans suivant la quatrième visite décennale. Sur le sujet de prolongation d’exploitation des cuves, un dispositif complémentaire de protection de la cuve a été évalué sur Tricastin 3 et devrait être généralisé ; ainsi, l’introduction de grappes en hafnium dans des assemblages combustibles permettrait de réduire encore le flux neutronique et son impact sur la tenue mécanique dans le temps. Sur les mesures prises par EDF dans le cadre de la démarche de maitrise du
vieillissement mise en œuvre par EDF, celles-ci sont considérées suffisantes par l’IRSN en vue de l’extension de la durée de fonctionnement des installations.
L’objectif de réévaluer le niveau de sûreté des installations est de mieux protéger la population et l’environnement. La modification concernant la stabilisation du corium dans le cadre d’un scénario d’accident avec fusion des assemblages combustibles constitue une amélioration notable, dans la mesure où elle présente la possibilité d’évacuer la chaleur (EASu) hors de l’enceinte de confinement sans utiliser le dispositif d’éventage-filtration, et donc de limiter les rejets. Concernant les critiques sur la conception de ce dispositif qui ne repose que sur des modélisations, notre avis s’appuie sur les expertises de l’IRSN et l’ASN qui ont validé ce concept et son design, des expérimentations ne pouvant bien évidemment pas être envisagées !
Si l’objectif du réexamen de sûreté est d’approcher le plus possible le niveau de sûreté des réacteurs nouvelle génération (EPR de Flamanville pour Tricastin 1), il permet également d’intégrer le REX international. Dans notre situation, il s’agit de tirer les enseignements de l’accident survenu au Japon en 2011 à Fukushima. Sur ce sujet, nous notons deux points principaux : la résistance aux agressions, et le renforcement des sources électriques et des sources froides.
Le niveau de résistance au séisme a été renforcé (50% de plus que le Séisme Majoré de Sûreté utilisé avant pour le dimensionnement des installations). Cela concerne les matériels importants du Noyau
Dur (comme par exemple les Diesels d’Ultime Secours) mais également la digue du canal Donzère Mondragon en amont du CNPE de Tricastin. Les travaux qui se termineront en 2022 permettront à cette digue de résister à ce niveau d’agression extrême. Le confortement de la « digue en gravier » proposé par EDF permet de garantir l’absence de brèche dans cet ouvrage selon l’expertise de l’IRSN.
L’ASN considère que les mesures prises suite à l’inondation du CNPE du Blayais en 1999 et au retour