Débat CNDP sur les nouveaux réacteurs EPR et le mix énergétique : Index de quelques contributions publiées

  1. Gérard Grunblat

Dans le mail envoyé par nouveaux-reacteurs-nucleaires@debat-cndp.fr à propos du débat du 8 novembre à Paris je lis dans votre « éclairage »

1) Les mix électriques de différents pays européens: aucune comparaison dans cette page des émissions de CO2 de ces 4 pays; c’est un manque qui peut apparaitre frauduleux vus les différences frappantes

Sur 5 ans:France 64g/KWhItalie plus de 300 g/kWhAllemagne 332g/kWhGrande Bretagne 253g/kWh

2) Carte du parc des réacteurs EDF en exploitation

Je lis « Soumise à l’accord de l’ASN, cette prolongation supposerait, si elle est validée, des investissements importants (programme dit de grand carénage”) ». 

sans préciser que le grand carénage est commencé depuis des années et que les dépenses estimées sont deja à environ 50% dépensées .c’est un manque qui peut apparaitre frauduleux « 

Je lis aussi « La possibilité de prolonger la durée de vie des réacteurs actuels jusqu’à 50 ou 60 ans au lieu de 40 prévus initialement sera examinée par l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) » sans préciser que cette possibilité a été acceptée déjà pour certains réacteurs

Il serait important que dans des présentations rapides les atouts du nucléaire ne soient pas masqués

2. Bernard Tamain

La France est en perte de vitesse car elle a misé sur les « services » tout en réduisant ses capacités industrielles. Il est urgent de ré-industrialiser, d’une part pour équilibrer la balance commerciale, d’autre part pour garantir une indépendance minimale. L’énergie bon marché et fiable est un point clé pour réussir cette révolution.

 Cette énergie doit être décarbonée. Il est donc indispensable que l’essentiel de l’énergie consommée tant pour l’industrie que pour les transports et les bâtiments soit sous forme électrique. Il est maintenant admis par tous que la production électrique décarbonée doit croître d’une facteur 2 environ d’ici 2050. Les sources disponibles sont les renouvelables (hydraulique, éolien, solaire, biomasse) et le nucléaire. L’éolien et le solaire qui sont abondants doivent avoir leur place, mais l’intermittence qui leur est associée est un handicap majeur qu’il faut absolument compenser soit par du stockage soit par des productions à partir de sources pilotables (hydraulique, biomasse et nucléaire).

Le stockage massif direct de l’électricité est hors de portée en particulier sur des périodes longues (entre été et hiver). Le stockage passant par la production d’hydrogène est théoriquement possible mais se heurte à des coût prohibitifs pour longtemps. Reste la production à partir de sources pilotables : l’hydraulique en France est presque saturé; la biomasse ne peut pas être suffisamment abondante; le nucléaire est donc nécessaire pour réussir.

 Quels sont les inconvénients du nucléaire ? Beaucoup diront : les déchets qu’il produit. Oui, il faut les gérer, ce qui a été largement étudié dans le cadre du projet Cigéo. Il y a deux sortes de déchets : les produits de fission et les transuraniens. Les premiers ne sont plus dangereux au bout de 300ans, durée de stockage qui ne pose aucun problème de sûreté; les seconds sont des noyaux très lourds dont la nature nous a montré qu’ils ne migrent pratiquement pas comme on le constate sur le site d’Oklo en Afrique où une trentaine de réacteurs nucléaires naturels ont fonctionné il y a deux milliards d’années. Or le stockage prévu à Cigéo (verre+acier inox+épaisseur d’argile stable) est bien plus exigeant que ce qu’a fait la nature à Oklo. Le problème est donc très surestimé par beaucoup.

Restent les accidents. Il faut, à ce niveau, garder en tête que, par MWh produit, accidents compris (Tchernobyl et Fukushima), le nucléaire a un impact sanitaire très faible. Le prix Nobel Burton Richter a ainsi montré que l’impact sanitaire (nombre d’années de vie perdues) des réacteurs accidentés à Fukushima est 25 fois plus faible que celui d’une centrale électrique au charbon qui aurait produit la même quantité d’électricité. Et pourtant Burton Richter a fait « l’hypothèse linéaire sans seuil » dans laquelle on admet que les faibles doses de rayonnement sont responsables de cancers futurs. Même avec cette hypothèse pénalisante, le nucléaire a beaucoup moins d’impacts sanitaires que le charbon et il se compare très favorablement à l’éolien ou le solaire. C’est la médiatisation énorme des accidents qui masque les comparaisons réelles entre les divers modes de production d’électricité.

Reste qu’il faut bien sûr tout faire pour éviter les accidents et, en cas de problème, prévoir les parades. Pour le nucléaire, ce qu’il faut, c’est refroidir le combustible d’un réacteur accidenté pour éviter sa fusion. C’est pourquoi EDF a créé la FARN (force d’action rapide du nucléaire) qui peut intervenir en moins de 24h sur tout réacteur accidenté. La France est vraiment exemplaire sur le sujet, mais le public ne le sait pas.

 Le nucléaire est une chance pour la France et non un problème. Si on développe pour le futur la génération IV, l’uranium appauvri dont nous disposons sur notre sol assure du combustible nucléaire pour plus de 1000 ans: pas de problème d’approvisionnement ou de balance commerciale.  Par ailleurs, le plutonium qui est le noyau transuranien le plus abondant dans les déchets devient un combustible précieux dont l’utilisation permet de réduire de plus d’un facteur 10 la dangerosité des déchets qu’il faut stocker sur le long terme. Cette fermeture du cycle nucléaire sera un progrès déterminant qu’il faut bien sûr mettre en œuvre.

 Les développements précédents ne veulent pas dire que le nucléaire peut tout faire partout dans le monde. En France, il est le complément indispensable pour compenser l’intermittence insupportable de l’éolien et du solaire. Dans des pays localisés en dessous du 30ème parallèle, l’intermittence du solaire est bien moins gênante car l’ensoleillement y est à peu près constant sur l’année. L’intermittence essentielle est alors l’intermittence jour/nuit qui peut être gérée par un stockage direct de l’électricité ou par une contribution de l’hydraulique. Mais en Europe, la production photovoltaïque est 4 fois moindre en hiver (par rapport à l’été), alors que la consommation y est double. Cette incompatibilité rend le nucléaire nécessaire en Europe, mais pas en Afrique où le stockage inter-saisonnier n’est pas nécessaire.

 En conclusion, dans un pays comme la France où la sécurité du nucléaire est gérée par un organisme indépendant et souverain (l’ASN), le nucléaire est clairement la solution à mettre en œuvre, avec, comme ligne de mire, le développement de la génération IV qui rendra le nucléaire durable.

3. Gérard Petit

Hâter l’inéluctable

Le mix énergétique national est encore très largement carboné et seule sa phalange électrique peut permettre de réduire cette sujétion.

Pour ce faire, il s’agit de diminuer encore la part carbonée dans la production électrique (par substitution à l’existant carboné et par mise en service de nouvelles unités non carbonées) permettant ainsi le transfert vertueux de plus en plus d’usages domestiques et industriels vers l’électricité.

Alors que dans les vingt dernières années du siècle passé, les besoins électriques nationaux étaient couverts en totalité (voire même en excès) par un outil de production où l’hydraulique et le nucléaire assuraient l’essentiel, ces deux filières ont vu leurs contributions relatives diminuer en proportion durant les 25 dernières années : l’hydraulique parce que quasiment tous les sites étaient déjà occupés et le nucléaire, par décision politique de ne plus construire de nouveaux réacteurs et même de fermer progressivement ceux existants, en accord avec une opinion publique largement orientée, à cet effet (par nos voisins Allemands, en particulier…).

Dans l’intervalle, pour compenser les besoins croissants en électricité (même avec une dynamique bien moindre qu’au cours des 30 glorieuses), on a installé des champs éoliens, des champs solaires et des centrales cycles combinés gaz (CCgaz), ces dernières, comme l’hydraulique et le nucléaire étant des unités pilotables. Mais les productions renouvelables sont intermittentes et on n’a pas construit suffisamment de CCgaz, d’autant que simultanément, on a fermé la quasi-totalité des centrales thermiques (charbon, fioul) et on a arrêté Fessenheim, soit au total l’équivalent de 12 réacteurs nucléaires !

Même en imaginant que l’EPR de Flamanville ait été au rendez-vous, le réseau s’est donc mécaniquement trouvé en lourd déficit électrique, d’abord qualitativement (en production pilotable) puis quantitativement (toutes productions confondues) ce que les indisponibilités récurrentes de la flotte nucléaire ont dramatiquement souligné.

Le gouvernement se propose de relancer la machine, en misant massivement sur l’éolien (surtout offshore) et le solaire, malgré leurs productions aléatoires, mais aussi en s’appuyant à nouveau sur le nucléaire, au grand dam des opposants résolus, qui croyaient que la spirale du déclin avait été amorcée, sans retour possible.

L’option gaz, qu’avait choisie nos voisins allemands , n’est plus aussi évidente en l’absence durable de gaz russe et avec la rareté de ses substituts (largement GNL), s’accompagnant d’un renchérissement notable.

Le nouveau nucléaire sera cher et long à construire, même si on prévoit de simplifier les procédures afférentes, entre autres celles relatives aux travaux préparatoires « non nucléaires » sur les sites envisagés. Il ne faut donc pas perdre de temps afin que l’outil industriel de construction nucléaire, en sommeil depuis bien trop longtemps, puisse se réactiver en se dotant de ressources financières, industrielles et humaines, avec une perspective de long cours.

Avec le recul, on constate qu’on a (idéologiquement) dégarni trop vite le front de la production, sans prévoir suffisamment d’autres sources, comptant implicitement sur les exportations de nos voisins plus prévoyants ; mais la nouvelle donne géographique a rebattu les cartes, hâtant simplement l’inéluctable !

L’implantation massive de renouvelables, certes rapides à installer, ne répondra que très partiellement aux besoins en croissance et la phase d’attente du retour à la pleine disponibilité du nucléaire existant et de l’apport des nouveaux réacteurs risque bien d’être difficile, avec des restrictions qui s’annoncent structurelles…mais qui étaient évitables en ne cédant pas à l’idéologie.

Engageons-nous, l’argument que le nouveau nucléaire arrivera après la bataille du climat (car les seuils critiques seraient alors déjà franchis), est destiné à décourager d’entrée ses tenants. Or, la bataille climatique accompagne définitivement les humains, et même si les EPR2 ne seront en production que d’ici une douzaine d’années (dix si on redouble d’efforts), ils ont une espérance de production de soixante années et plus, et la lutte contre les effets du réchauffement, bien durables ceux-là, seront très énergivores…et ne pas avoir recours à des sources carbonée pour les satisfaire sera de bon aloi.

4. Jean Fluchère

Quelles conditions et conséquences sur le travail et l’emploi ?

Une opportunité unique

La filière nucléaire, recherche, ingénierie, construction, fabrication des matériels, évolution en cours de vie des ouvrages, exploitation des centrales, maintenance et déconstruction à laquelle s’ajoute la filière du cycle du combustible, traitement chimique, enrichissement de l’uranium, fabrication des assemblages combustibles, retraitement des combustibles usés, préparation du combustible mixte plutonium-uranium ainsi que la filière liée aux traitements des déchets, représente 220 000 emplois de haute qualification en France. C’est-à-dire une filière industrielle absolument complète. Et c’est une filière qui travaille comme l’aéronautique avec le plus haut niveau d’exigence de qualité.

La France a la chance de posséder ainsi un ensemble de plusieurs milliers d’entreprises qui sont souvent exportatrices grâce à leur savoir-faire reconnu et qui sont désormais regroupées dans le GIFEN, groupement qui est animé par un coordonnateur.

 

L’électronucléaire constitue ainsi la 2ème ou la 3ème filière industrielle française en nombre de salariés et en chiffre d’affaires.

 

Cette filière a connu 20 ans de doutes sur la volonté de la France de poursuivre dans la voie tracée par le Président Georges Pompidou. Ceci explique en partie les déboires rencontrés lors de la construction de l’EPR à Flamanville.

 

La LTECV avec la limitation de la puissance du nucléaire à 61 GW et l’objectif d’un arrêt de 14 réacteurs d’ici 2025 dans un premier temps puis 2035 lorsque la puissance publique a reconnu que c’était une erreur ainsi que l’objectif, sorti du chapeau, de limiter l’électronucléaire à 50 % de la production d’électricité a manifestement découragé un certain nombre d’entreprises de poursuivre dans cette voie et elles ont réorienté leur projet industriel.

 

Depuis le discours du Président de la République à Belfort en février 2022, la filière est repartie sur un nouveau projet qui vient s’additionner aux opérations de grand carénage du parc actuel.

 

Il en résulte que les projets fleurissent et qu’aujourd’hui, les responsables de la filière parlent de passer de 220 000 emplois à 300 000 dans les prochaines années à la condition expresse de trouver suffisamment de salariés compétents même s’il faut les accompagner pour élever leur niveau de compétence car le système éducatif français a le défaut dramatique de ne pas orienter les jeunes vers les métiers professionnels.

 

Rien que pour 2023, la filière annonce un besoin de plus de 10 000 embauches. Des centres de formation professionnelle sont créés pour préparer les futurs salariés. Car il faut avoir à l’esprit que les métiers de l’électronucléaire sont pour la grande majorité des métiers industriels que l’on retrouve partout dans ce milieu.

La seule différence est que l’on y exige l’excellence dans le travail, la traçabilité des opérations et la transparence.

 La conclusion est que ce programme va créer de très nombreux emplois hautement qualifiés en France car il faudra à la fois satisfaire l’augmentation du volume mais aussi assurer le renouvellement des départs à la retraite. Il s’agit donc d’une opportunité nationale pour l’emploi de bon niveau à la condition de faire sauter les deux verrous de la LTECV à savoir la limitation de la puissance maximale de 61 GW et les 50 % qui n’ont aucun sens dans le cadre de la transition énergétique.

5. Jean Fluchère

Quel retour d’expérience a-t-on fait de l’EPR de Flamanville 3 ?

D’abord une des grandes qualités de l’électronucléaire est que le dispositif de retour d’expérience (REX) fonctionne très bien et pas seulement le REX français mais aussi le REX international via l’organisation WANO lancée par EDF après l’accident de Tchernobyl.

Le REX de Flamanville 3 fonctionne très bien pour la construction des 2 EPR britanniques à Hinkley Point et les 2 prochains de Sizewell.

En France, le REX a commencé très tôt, bien avant le rapport de Jean-Martin Folz, en élaborant un réacteur EPR qui présente des simplifications et en les faisant valider par l’ASN ce qui a conduit au réacteur EPR 2 proposé pour prendre la suite.

Ce REX s’est d’abord traduit par un regroupement de toutes les 3000 entreprises de la filière dans le groupement appelé GIFEN de façon à conduire des actions communes, notamment de formation, et en leur donnant de la visibilité dans les opérations de grand carénage du parc actuel et désormais au travers du plan de relance.

EDF a de son côté revu complètement sa façon de conduire le chantier industriel et a recherché à avoir un lotissement plus regroupé des opérations avec à chaque fois une entreprise pilote. Avec les principaux constructeurs et réalisateurs, elle réalise actuellement les plans de détails de l’EPR 2 indispensables au lancement des chantiers.

Après la sortie du rapport Folz, EDF a recruté un cadre de très haut niveau chargé de redéfinir complètement l’assurance qualité de conception, de réalisation des grands composants et de construction sur site. Il s’agit du plan Excell qui est partagé par toute la filière pour « réussir du premier coup ». Les actions de ce plan sont quasiment toutes en place dans l’ensemble de la filière. On retrouve ainsi l’excellence du geste professionnel de réalisation, la traçabilité des opérations, les contrôles de conformité aux spécifications techniques et la certification.

Du côté de la conduite du chantier sur site, l’organisation a été revue en profondeur pour appliquer également les actions de ce plan pendant la réalisation sur site.

En outre, il n’est plus question de donner des chiffres fantaisistes en termes de coûts et de durée de réalisation.

Les coûts affichés aujourd’hui sont réalistes dans les conditions actuelles des prix des matières premières et des charges salariales. De même, les délais de réalisations donnés sont calculés en fonction des opérations à conduire sur le chantier et du planning des enchaînements.

Enfin comme nous le voyons à Hinkley Point et comme nous le connaissions à l’époque de la construction du parc, la construction par paires de tranches fait gagner à la fois un temps précieux et également des finances grâce aux glissement des équipes de réalisation d’une tranche vers l’autre.

Personnellement, j’ai une grande confiance dans la filière électronucléaire qui a montré par le passé qu’une fois mobilisée sur un série, elle sait réaliser les tranches dans les délais et les coûts impartis.

 

 4. Jean Fluchère

La gestion des déchets radioactifs

Sitôt que l’on parle d’électronucléaire, le grand public déclare que ce serait acceptable si l’on savait traiter les déchets radioactifs. C’est un préjugé qui fait florès chez les antinucléaires qui ont réussi à convaincre une grande partie de la population sur le thème « on ne sait pas traiter les déchets radioactifs ». Or rien n’est plus faux, sauf si l’on imagine que pour traiter les déchets radioactifs, il suffit de les faire disparaitre d’un coup « de baguette magique »ce qui n’est vrai pour aucun des déchets que nous produisons.

Toute activité humaine qu’elle soit ménagère, vie quotidienne, économique, industrielle, commerçante, génère des déchets. Et certains des déchets industriels sont éternels ou dit autrement ne seront jamais biodégradables.

Pour le nucléaire, la question n’est donc pas de produire ou pas des déchets radioactifs, mais les véritables questions consistent à :

o  En produire le moins possible grâce notamment à l’économie circulaire,

o  Savoir gérer correctement les déchets produits (matières ultimes) pour qu’ils n’altèrent pas notre environnement.

Ajoutons que par rapport à toutes autres activités industrielles, le volume de déchets radioactifs produits par l’activité électronucléaire est très faible.

Depuis son origine, l’industrie nucléaire française a apporté un soin méticuleux à la gestion des déchets radioactifs produits.

La France est le seul pays au monde à avoir pris la décision d’assumer ses responsabilités d’exploitant nucléaire en retraitant les combustibles usés de façon à récupérer à la fois l’uranium de retraitement et le plutonium qui sont des combustibles nucléaires (matières fissiles) et réduire ainsi les déchets de haute activité à vie longue (HA-VL) aux seuls produits de fission et squelettes des assemblages. Ce qui revient à dire que l’on fait avec ces déchets de l’économie circulaire.

Et, lorsque cela sera possible, de fermer complètement le cycle du combustible grâce aux réacteurs surgénérateurs comme le faisait Phénix et Superphénix qui permettront d’utiliser la matière nucléaire constituée par l’uranium appauvri (350 kilotonnes en France) issu du processus d’enrichissement. Dès lors, il deviendra imaginable de ne plus recourir à l’extraction du minerai d’uranium et à son traitement ce qui éliminera les déchets de l’amont minier.

Les représentants parlementaires, au titre de la représentation des citoyens, sont non seulement étroitement associés mais décisionnaires dans la gestion des tous les déchets radioactifs et pas seulement de ceux issus du retraitement mais de toutes les activités nucléaires y compris celles de la Recherche et du monde médical.

Pour preuve, trois lois de 1991, 2006 et 2016 encadrent rigoureusement cette activité. Un comité national d’experts (CNE) rend compte régulièrement aux 2 assemblées et tous les 5 ans, l’ANDRA (Agence Nationale pour les Déchets radioactifs) qui assure la surveillance des sites de stockage définitif et est le prescripteur en matière de normes des colis auprès des exploitants réalise le PNGMDR (Plan National de Gestion des Matières et des Déchets Radioactifs) soumis à débat. Le PNGMDR est mis à jour tous les 5 ans, il dresse le bilan des modes de gestion, recense les besoins prévisibles d’installations d’entreposage provisoire ou de stockage définitif, et précise les capacités nécessaires pour ces installations et les durées d’entreposage. Ce plan fait également l’objet d’une évaluation tous les trois ans par l’OPECST (Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques).

Bien entendu, l’ANDRA a le statut d’exploitant nucléaire et, à ce titre, elle est surveillée par l’ASN comme tous les autres exploitants.

Enfin le HCTISN (Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire) est régulièrement tenu informé de même que les CLI des départements sur lesquels se trouvent les Centres de stockage dépendant de l’ANDRA.

Tout ceci pour dire que comme pour toutes les activités relevant du nucléaire, les déchets radioactifs font l’objet d’une surveillance attentive de la part de la Puissance publique et des représentants du public. Surveillance et gestion bien supérieures à tous les autres déchets industriels.

Conformément aux lois en vigueur, les déchets sont gérés par l’ANDRA en fonction de leur radioactivité et de leur durée de vie radioactive car, en effet, au bout d’un certain temps les produits en question ont perdu toute leur radioactivité.

On distingue 4 catégories qui font l’objet d’un traitement spécifique :

·      Les déchets de très faible activité (TFA) qui constituent le plus gros volume. Désormais une partie entre dans l’économie circulaire quand leur seuil de radioactivité est du même ordre que la radioactivité naturelle et ils sont recyclés. L’autre partie est stocké définitivement dans un centre spécialisé supervisé par l’ANDRA.

·    Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) sont stockés définitivement sous forme de fûts de béton dans des alvéoles de stockage en béton sous la surveillance de l’ANDRA.

·    Les déchets de Faible Activité à Vie Longue (FA-VL), pour la plupart des résidus radifères, sont actuellement entreposés sur site et seront stockés définitivement dans des couches argileuses autour de 100m de profondeur. Ils ne représentent qu’une très faible partie de la radioactivité totale.

·    Les déchets de moyenne et forte activité à vie longue (MA-FA-VL) qui représentent 98 % de la radioactivité totale, sont entreposés soit sur sites (graphite…), soit dans les matrices de verres gainées par des conteneurs en acier inoxydable (squelette et produits de fission) entreposés depuis le début sur le site de la Hague ce qui illustre leur faible volume et seront stockés définitivement dans les couches géologiques profondes et parfaitement stables de CIGEO.

Il faut noter qu’après plus de 50 années de fonctionnement de l’électronucléaire en France, plus de 2100 années de fonctionnement de réacteurs à eau pressurisée et UNGG, et une économie de 6,1 milliards de tonnes de CO2 par rapport à des cycles combinés à gaz, les déchets comme l’exploitation des centrales n’ont causé aucun impact ni à l’environnement, ni à l’homme.

Peu d’industries sont capables d’afficher un pareil bilan.

En conclusion, contrairement aux dires selon lesquels il reste le problème des déchets « nucléaires », il faut affirmer qu’il n’y a pas de problèmes de déchets radioactifs. Tous ont une solution adaptée et pérenne.

 

5. Jean Fluchère

 

 

IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT PENDANT LE FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES

Pendant le fonctionnement des centrales électronucléaires, l’impact sur l’environnement fait l’objet de mesures réalisées à la fois par l’exploitant et par l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire).

Tous les compartiments de l’environnement (eau, air et terre sont surveillés).

Avant la mise en service des ouvrages, l’exploitant et l’IRSN font sur les trois compartiments de l’environnement, eau, terre et air des mesures dites « point zéro » qui vont servir de référence pour la suite.

EAU.

Il y a l’eau de refroidissement dont la température est limitée par des dispositions réglementaires. Ces mesures sont faites en continu à la fois au rejet où l’on mesure la température limite à ne pas dépasser, la température à l’amont pour mesurer l’écart amont-aval et la température après mélange qui doit également respecter une valeur limite. Ceci était surtout le cas des centrales au bord des fleuves. Désormais les nouveaux EPR seront soit en bord de mer, soit sur tours aéroréfrigérantes donc refroidies par l’air ambiant et plus par l’eau du fleuve.

Dans l’eau sont aussi notés le rejets de produits chimiques et des rejets radioactifs avec également des valeurs limites. Les mesures sont faites avant rejet et pendant le rejet. Ces valeurs sont consignées sur un registre et la moitié des échantillons prélevés est envoyée à l’IRSN qui procède aux mêmes mesures et en vérifient la concordance avec celles réalisées par l’exploitant.

S’agissant des rejets radioactifs gazeux, l’exploitant doit consigner les rejets effectués et leur composition. Puis il doit prélever des eaux de pluie dont la moitié de l’échantillon est envoyée à l’IRSN et faire des analyses dans un laboratoire protégé des rayonnements extérieurs (laboratoire bas bruit) pour mesurer les très faibles éléments radioactifs éventuellement trouvés. L’IRSN vérifie la concordance des mesures sur la moitié de l’échantillon transmise. Les matériels de mesures de l’IRSN et de l’exploitant sont régulièrement étalonnés pour éviter toute dérive.

TERRE

Pour vérifier les retombées sur la terre, l’exploitant et l’IRSN font deux types de mesures à des endroits bien précis.

Des mesures sur des échantillons d’herbes partagés en deux. Et des mesures sur des prélèvements partagés de lait qui représentent un échantillonnage naturel de la végétation pendant un certain temps. Ces mesures sont également faites au laboratoire bas bruit et comparées à celles de l’IRSN.

AIR

Les mesures sont faites en continu sur des balises de l’exploitant et celles de l’IRSN qui entrent dans le réseau Téléray consultable sur internet.

PUBLICATION PAR L’EXPLOITANT AUPRES DES RIVERAINS

Toutes les quantités de radioactivités rejetées dans l’eau ou dans l’air sont portées à la connaissance des riverains par un bulletin mensuel édité par la centrale. Les mesures faites dans l’environnement sont également publiées sur ce bulletin.

En outre, ce bulletin mentionne les expéditions de combustibles usés vers le centre de retraitement dans le mois considéré.

Ce bulletin fait l’objet d’une vérification par l’IRSN.

6. Jean Fluchère

IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT SOCIAL PENDANT LES CHANTIERS DE CONSTRUCTION ET PENDANT L’EXPLOITATION

IMPACT PENDANT LES CHANTIERS

POPULATION

L’expérience de Flamanville 3 et surtout celle de la construction des 2 EPR d’Hinkley Point montre qu’il faut faire face à un afflux de l’ordre de 7 000 intervenants pendant une durée de 6 à 7 ans.

Compte tenu de la durée des chantiers, les intervenants qui ne sont pas des locaux, viennent assez souvent avec leurs familles surtout si leurs lieux de résidence sont éloignés. Il y a donc un besoin de logements temporaires importants et les municipalités dans un rayon de 20 km sont mises à contribution. Il est nécessaire également de tenir compte d’un afflux scolaire à la fois dans le primaire et le secondaire. Et il y a un impact sur le secteur commercial, médical et toutes les activités incidentes.

EDF connaît bien ces problèmes et les relations à prendre avec les élus pour y faire face sont réalisées bien avant le début des opérations et pendant toute la durée des chantiers.

A la fin des chantiers, il faut aider les municipalités qui ont servi de support aux intervenants et à leur famille. Pour cela, il existe la procédure dite « grands chantiers » qui est d’un usage courant actuellement, bien maîtrisée par EDF et qui fait l’objet d’une préparation en amont avec la décroissance des activités.

ENVIRONNEMENT DES CHANTIERS.

Ces chantiers importants nécessitent de laisser de la place autour des ouvrages pour les matériels, les réalisations à terre de composants qui vont aller en hauteur, le trafic des camions de transport, les parkings des intervenants, etc. Dans des sites comme Penly qui sont en falaise, une partie de cette place y compris pour les engins de manutention sera prise sur la partie supérieure de la falaise, dans d’autres sites, elle sera soit sur le site, soit autour. Ensuite, ces dispositions de chantiers seront rendus à leur vocation initiale sauf les parkings.

Il est clair que les transports exigeront dans la plupart des cas des aménagements de voieries.

IMPACT PENDANT L’EXPLOITATION.

SURFACE AU SOL

La surface au sol nécessaire à 2 EPR 2 y compris les bâtiments annexes représentent une centaines d’hectares. Quand il s’agit de surfaces agricoles, il en résulte une artificialisation des sols. Dans d’autres cas, comme à Penly, la place prise n’a pas d’impact sur les terres agricoles.

LES PERSONNELS D’EXPLOITATION ET DE MAINTENANCE.

Il faut compter environ 1 000 agents EDF qui arrivent entre 1 an et 2 an avant la mise en service. Cette population et son renouvellement va rester autour de 80 ans sur le site. C’est donc une population permanente.

EDF, compte tenu de l’éloignement des grands villes, a pour tradition de construire des cités dans les communes voisines du site. Cette population est généralement jeune ce qui a un impact sur les besoins scolaires de ces communes ainsi que sur le commerce local et toutes les activités communales sportives, associatives et autres.

Peu à peu certains font des acquisitions immobilières ou font construire leur maison ce qui libère des logements dans les cités.

Le taux de rotation de ce personnel n’est pas très élevé et certains s’installent définitivement.

Pendant l’exploitation la particularité des centrales nucléaires est qu’elles n’occasionnent pas trop de trafic de camions.

PERIODE DE REVISIONS DES INSTALLATIONS.

Les tranches sont en chantier de révision et de rechargement de combustible tous les 18 mois environ. Pendant ces chantiers, les centrales font appel aux entreprises partenaires pendant environ 2 mois. Les personnels complémentaires sont alors de 1 500 personnes environ.

Les Directeurs de Site sont en liaison avec les Maires des communes voisines et communiquent les dates d’intervention bien en amont afin qu’ils puissent s’organiser en conséquence.

LES COMMISSIONS LOCALES D’INFORMATIONS

La loi fait obligation dès le démarrage du chantier et souvent bien en amont de créer un Commission Locale d’Informations, la CLI. C’est le Président du Conseil Départemental qui la constitue. Au cours des réunions des échanges ont lieu entre les représentants de la population, le Président de la CLI, le directeur du site et le représentant local de l’ASN.

L’expérience montre que ces échanges sont nécessaires et qu’en général les CLI fonctionnent bien.

7. Patrick Grimaldi

Les actions conduites par la France depuis des années mériteraient une analyse détaillée
basée sur le ratio bénéfice “climatique” / euro dépensé. En effet les annonces
communicantes ne devraient pas masquer les résultats plus que modestes, voir insuffisants
obtenus.
L’empreinte climatique ne diminue que faiblement entre 2000 et 2019, malgrés des
dépenses énormes et si on examine les résultats par secteurs d’activités, le bâtiment et les
transports augmentent, alors que l’industrie est en baisse mais certainement à cause de la
désindustrialisation massive dont notre pays a été victime, la part de l’industrie étant tombée
à une valeur de l’ordre de 13%, alors qu’elle était de 23% dans les années 80.
Pourquoi cette politique ne fonctionne pas ? certainement pas par manque de production
d’électricité éolienne ou photovoltaïque, comme on peut l’entendre sur “un retard” pris dans
le déploiement de ces technologies de production
Premier constat, une sous-évaluation chronique et dogmatique sur les besoins en électricité,
alors que cette dernière est attendue pour décarboner les transports et le chauffage
bâtimentaire et aussi, depuis quelques années pour réindustrialiser le pays.
Nos politiques ont répété à l’envie depuis plus de 15 ans que la consommation d’électricité
allait baisser, que l’on allait arrêter 14 réacteurs nucléaires entre 2020 et 2025. Mais 2025
c’est demain et qu’en est il de la situation ?

  • la consommation d’énergie ne baisse pas (ou très peu)
  • on continue à consommer massivement du fossile (gaz et pétrole)
  • Pour cet hiver, on craint un manque d’électricité du fait de l’indisponibilité temporaire
    d’une partie de notre parc nucléaire. Cette situation démontre, l’irresponsabilité des
    annonces concernant le nucléaire
  • Le mirage du 100 % renouvelable s’éloigne de plus en plus, ayant fait la
    démonstration de son impossibilité technique à fournir de l’électricité autrement que
    de manière aléatoire et intermittente, en l’absence de solutions de stockage
    technico-économiques viables
    Confronté à la réalité, qui efface le dogmatisme, il a fallu remettre en cause les objectifs de
    la LTECV, d’une part en annonçant la prolongation du parc nucléaire et la construction de
    nouvelles centrales EPR. Il a fallu 15 ans pour admettre les difficultés à disposer
    massivement d’électricité renouvelable.
    Seul un mix électrique comportant une large part de nucléaire (bien supérieure à 50%)
    permettra de faire face au défi climatique en produisant une électricité décarbonée et
    PILOTABLE.
    Il nous faudra déployer une volonté sans faille et durable dans le temps long (bien au delà
    des durées de mandats présidentiels) pour tenter de rattraper les erreurs passées : abandon
    de la filière nucléaire qui doit se reconstruire, abandon des réacteurs de 4ème génération
    alors que la france avait 25 ans d’avance technologique, mise en place de l’ARENH qui
    prive EDF de ressources aux bénéfices de distributeurs qui ne produisent rien, arrêt de 12 GW de pilotable fossiles qui pouvaient nous permettre passer ponctuellement les pointes
  • hivernales.
  • Seule cette volonté permettra de relever le défi climatique, sociétal et économique en
  • produisant une électricité décarbonée en quantité suffisante pour répondre aux enjeux,
  • couplée à des démarches d’amélioration d’efficacité énergétique. L’académie de sciences et
  • des technologies ont identifié ce besoin d’augmentation forte de la production électrique,
  • non pas pour entretenir la spirale de la surconsommation et du gaspillage, mais tout
  • simplement pour faire face aux défis qui nous attendent
  • Il ne faut plus perdre de temps, seul le nucléaire nous permettra de relever ces défis pour
  • aller vers un transfert des énergies fossiles émettrices de CO2 vers une électricité
  • décarbonée disponible H24.
  • Il ne faut plus perdre de temps car nous avons pris beaucoup de retard, prolonger la durée
  • d’exploitation du parc actuel et lancer effectivement (autrement que par des annonces) la
  • construction d’une vingtaine de réacteurs

8. Jean Fluchère

Le financement des nouveaux outils de production et les conséquences en termes de coûts pour les consommateurs.

A l’époque pas très lointaine où la production électrique était en monopole de production-transport et distribution sur la plus grande partie du territoire national, EDF facturait le prix du kWh produit en prenant en compte le prix moyen pondéré de l’ensemble des moyens de production utilisé. Les surplus financiers fait sur les moyens de plus bas coût de production permettaient de combler les pertes faites sur les moyens les plus coûteux.

N’imaginons pas que cette façon de faire était spécifique à EDF. Les électriciens du monde entier, qu’ils soient à capitaux publics ou privés, étaient en monopole sur une zone géographique déterminée.

 

En Italie, par exemple, l’ENEL était exactement sur le même modèle. Mais en Allemagne RWE était sur ce modèle sur une zone géographique qui ne couvrait pas toute l’Allemagne. Si ce modèle économique et industriel s’était naturellement imposé, c’était simplement parce que c’était celui qui convenait le mieux à la production, transport et distribution de ce produit très différent des autres en raison de l’incapacité de stockage.

Mais ce modèle n’empêchait nullement les échanges d’électricité entre électriciens qui ont augmenté au fur et à mesure que les capacités de transit des interconnexions ont augmenté. Les échanges pouvaient se faire par contrat ou suivant un mode particulier appelé « à bien plaire » qui convenait aux échanges non prévisibles et temporaires.

 

Les interconnexions se sont naturellement développées parce qu’elles apportaient un secours instantané au réglage de fréquence puis peu à peu parce que les pointes de consommation ne se situant pas au même moment de la journée, les échanges permettaient de diminuer le dimensionnement du parc de production.

 

Monsieur Marcel Boiteux, ancien PDG d’EDF, avait déclaré que ces échanges permettaient de diminuer de 10 % le parc installé pour faire face à la pointe d’électricité appelée. Ces économies d’investissement chez chaque électricien permettaient de réduire les coûts de production car le poids des amortissements des installations de production électrique pèse sérieusement sur le coût du kWh. Peu à peu s’est construit le réseau synchrone Européen qui est le plus robuste au monde et bien avant l’ouverture à la concurrence.

 

Certes la concurrence n’existait pas auprès des clients finals mais les comparaisons entre les prix du kWh distribué permettait à ces derniers de voir les écarts de prix et d’interroger leur fournisseur.

 

Pour revenir au prix du kWh, EDF ajoutait au coût moyen de production, le coût des transports très haute tension et les coûts de distribution en basse tension. Enfin elle ajoutait à ces coûts une partie des provisions à faire pour à la fois renouveler le parc de production au fur et à mesure de son obsolescence et une partie des besoins de financement des moyens de production à construire pour faire face à l’augmentation des besoins électriques et également les provisions de déconstruction en fin de vie.

 

Etant en monopole, la compagnie, où qu’elle soit, avait une vision claire de l’évolution du marché et voyait très bien que les gains d’efficacité faits sur les matériels existants étaient inférieurs à la consommation des nouveaux usages qui apparaissaient.

 

Pour la France, c’était la base du service public. Les clients n’avaient pas le choix de leur fournisseur certes, mais en échange ce dernier s’engageait à fournir une électricité de qualité, suffisante à tout moment de l’année et au meilleur coût pour la collectivité en fonction des moyens de production que l’Etat lui permettait de construire.

 

Aujourd’hui nous sommes rentrés dans un système de concurrence absurde qui au lieu de faire baisser les prix du kWh les fait augmenter de façon vertigineuse ce qui est en train de ruiner les Européens et de provoquer la délocalisation de toutes les activités industrielles sans que la Commission Européenne réagisse.

 

En France, nous avons atteint le comble du grotesque en fabricant des pseudo concurrents alternatifs (à EDF) qui se fournissent auprès du nucléaire EDF au coût de production du kWh de 2010 (système ARENH), qui peuvent ainsi lui faire concurrence alors qu’ils ne disposent d’aucuns moyens de production et ne respectent même pas les contrats signés avec leurs clients. Lorsque l’on examine la structure de ces producteurs alternatifs, on voit parfaitement que ce sont des coquilles vides ne produisant aucune valeur ajoutée dans le pays mais vivant bien de leurs rentes.

 

En outre les producteurs d’électricité intermittentes ont des prix garantis sur 15 à 20 ans, sont prioritaires sur le réseau lorsqu’ils produisent et n’ont aucune obligation de service (fréquence et tension) vis-à-vis du système électrique.

 

Toutes ces dispositions de pseudo-concurrence mises en place par la Commission Européenne ont ruiné tous les véritables opérateurs électriciens importants sur le continent qui ne sont aujourd’hui plus en mesure d’investir dans de nouveaux moyens de production électrique à la fois pour remplacer les moyens obsolètes et pour faire face aux énormes besoins de production d’électricité bas carbone nécessaires pour se substituer aux énergies fossiles qui en France représentent les 2/3 de notre consommation en énergie finale et 95 % de nos émissions de GES.

 

Alors comment faire pour investir ?

 

D’abord, il est illusoire de vouloir faire un marché unique de l’électricité dans une UE où chaque pays à sa propre politique électrique. Il faut sortir de ce système commun, revenir à un système national ce qui n’empêche en rien les échanges aux frontières comme cela se passait auparavant. Il faut revenir au prix moyen pondéré du kWh avec une répartition par la CRE des excédents financiers dégagés par les moyens à bas coûts pour compenser les pertes des moyens les plus onéreux.

 

Ensuite, l’électricité bas carbone étant appelée à devenir la part majeure de notre consommation d’énergie finale, l’Etat doit s’en emparer en tant que Service d’Intérêt Général, concept prévu par la CE.

 

Les grands électriciens étant ruinés, il appartient au garant du Service d’Intérêt Général d’assurer le financement des nouveaux outils de production électrique bas carbone et d’en confier la construction, l’exploitation, la maintenance et le démantèlement à des électriciens compétents via des concessions.

 

Les prix du kWh prendraient en compte ce financement car les concessionnaires auraient la charge de rembourser les financements pendant la durée de la concession. Ces prix seraient très impactés par le taux d’actualisation retenu par l’Etat.

 

Ainsi nous reviendrions à un concept d’intérêt général où chaque pays ayant des politiques différentes aurait sur son marché intérieur un prix moyen pondéré de l’énergie électrique représentatif de sa politique électrique.

 

Les Allemands qui, soi-disant, veulent 100 % d’ENR avec des réserves constitués par des stocks d’hydrogène !!! auraient des prix bien supérieurs sur leur marché intérieur que les pays qui s’orienteraient vers une majorité de production électronucléaire.

 

Les échanges par les interconnexions pourraient se faire suivant des règles que nous avons connues par le passé et qui fonctionnaient parfaitement.

 

Bien entendu les pays antinucléaires sont vent debout contre ce système qui les désavantagerait mais ce ne serait que la conséquence de leur refus du nucléaire. Serait-il normal que les pays pronucléaires prennent en charge les surcoûts des pays antinucléaires ?

 

La solidarité existerait toujours via les échanges par les interconnexions et contribuerait comme aujourd’hui à assurer la robustesse en fréquence et tension du réseau synchrone Européen qui va jusqu’à l’extrême Est de la Turquie.

 

9. Frederic Livet

Pourquoi l’Allemagne n’est pas un exemple
Dans nos débats, on entend souvent l’Allemagne être citée en exemple, et j’entends des regrets que la
France ait pris du retard dans le développement des renouvelables. Or, si l’on s’intéresse aux émissions
de CO2, il faut regarder les « performances » allemands en ce moment sur le site :
https://app.electricitymaps.com/zone/DE
En ce moment (26Novembre, 21heures), le vent est assez faible et la consommation électrique
moyenne. On extratit la figure qui donne la ventilation de la production électrique allemande :
On peut détailler : en haut, les émissions sont
de 660g/Kwh, ce qui met l’Allemagne au
second rang des pays européens après la
Pologne. La raison est la forte contribution du
charbon (figure du milieu, en marron, autour de
28GW), la faible contribution de l’éolien (en
vert clair). Ces émissions sont très élevées parce
qu’il y a peu de vent. En ce cas, les centrales
« fossiles » tournent à fond, et, comme le gaz est
cher, on s’est tourné vers le charbon.
La vertu « verte »de l’Allemagne tombe un peu
à l’eau. L’argument des besoins de la France est
bien faible, avec moins de 1GW envoyés au
secours de notre déficit.
Le base du problème est qu’en l’absence de
nucléaire, il est nécessaire de recourir aux
centrales fossiles pour combler les manques de
vent et de soleil.
Dans les projets allemands, le recours au gaz,
combiné avec beaucoup de renouvelables avait
permis une (modeste) décroissance des émissions allemandes en dessous de 400g/kWh l’an dernier,
mais le retour du charbon montre bien l’impasse de cette politique.
Alors, je pense qu’il est plus urgent de maintenir et de développer une production nucléaire que
d’investir dans des installations renouvelables intermittentes qui en plus polluent nos paysages. Et pour
nos voisins allemands, qu’ils imaginent ce que seraient leurs émissions s’il avaient gardé leur
excellentes centrales nucléaires et par leurs centrales au charbon ! Ils avaient de 21GW de puissance
nucléaire en 2004, et qui couvrirait aujourd’hui une grande partie de leurs besoins fossiles.

9. Frédéric Livet

Quand le vent manque..
Ici, je compare les mix correpondant aux consommations électriques de 3 pays importants ; la France,
la Grande Bretagne et l’Allemagne, d’après le site « electricitymap.com »ce jour (29Nov)
Sur ces trois figures, on voit, en haut les émissions en gCO2/kWh. On voit que l’Allemagne bat tous les
records parce qu’elle consomme beaucoup d’électricité issue du charbon (en marron clair sur le
diagramme du milieu). La raison est que les vents (en bleu-vert) y sont relativement faibles. La Grande
Bretagne est dans la même situation, mais elle émet deux fois moins de CO2 parce qu’elle a fermé ses
centrales au charbon et qu’elle marche alors au gaz (en rouge) qui émet deux fois moins. La France
émet beaucoup plus que d’habitude (163g/kWh, au lieu de 50-60g/kWh l’an dernier), c’est
essentiellement lié aux réacteurs à l’arrêt et aussi aux importations de pays comme l’Allemagne que
cela nous impose : celles-ci sont inclues dans le calcul. Cependant, la France a beaucoup moins
d’émissions parce qu’elle consomme à plus de 50 % de l’électricité nucléaire (en vert clair).
Ce que l’on voit ici est que avoir une grosse puissance éolienne installée, comme en Allemagne
(66GW) et en Grande Bretagne (29GW) exige de posséder de grandes puissances en centrales fossiles,
ce qui conduit à de fortes émissions. Le cas de la France, qui a « seulement » 19GW est moins
affectée : elle garde, malgré les offensives des courants antinucléaires, un solide socle nucléaire, qui
nous éclairera encore mieux une fois que corrosions et grands carénages seront passés.
Mais la construction de nouvelles centrales nucléaires semble très approprié.

10. Jean Fluchère

LA DEPENDANCE GEOLOGIQUE

 

Métaux critiques

 

Un alternateur de centrale nucléaire admet une densité de courant au moins deux fois supérieure dans le cuivre utilisée pour son stator que dans celui d’une éolienne. Il a une tension 20 fois supérieure et un facteur de charge 4 fois supérieur à celui d’une éolienne terrestre. Pour produire un kWh, une éolienne terrestre a donc besoin d’environ 160 fois plus de cuivre. Pour une éolienne marine dont on annonce un facteur de charge deux fois supérieur à celui des éoliennes terrestres, ce ratio est de 80 fois plus. On objectera, avec juste raison, que les centrales nucléaires ont besoin d’auxiliaires entraînés par des moteurs électriques ce qui n’est pas le cas des éoliennes. Il faut donc en tenir compte et diviser environ par 4 le chiffre multiplicateur donné ci-dessus.

On retiendra que les éoliennes terrestres ont besoin de 40 fois plus de cuivre et les éoliennes maritimes de 20 fois plus de cuivre pour produire un kWh qu’un EPR 2.

 

Or le cuivre fait partie des métaux critiques non disponible en France dont le prix est élevé et son immobilisation dans les éoliennes avec le développement qu’elles connaissent va rapidement poser un problème de ressources.

 

De plus les transformateurs et raccordements au réseau interconnecté sont dimensionnés pour laisser passer l’écoulement de la puissance maximum très rarement atteinte. Ceci occasionne également une surconsommation importante également de cuivre.

 

En outre, l’économie circulaire a besoin d’énergie pour recycler le cuivre. Or les éoliennes sont conçues et construites pour une durée d’exploitation de 20 ans alors qu’un EPR 2 est conçu et construit pour une durée d’exploitation de 80 ans. Il faudra donc dépenser 4 fois l’énergie pour recycler le cuivre des éoliennes contre 1 fois l’énergie pour recycler le cuivre des machines des centrale nucléaire.

Ce genre de calculs est rarement fait.

 

L’acier à haute perméabilité magnétique.

 

Pour pouvoir fonctionner avec un haut flux inducteur, toutes les éoliennes dont l’inducteur n’est pas bobiné (la grande majorité), ces machines ont besoin d’un acier statorique à haute perméabilité magnétique différent de celui utilisé pour les machines de centrales électronucléaires.

Il s’agit de tôles à grains dits orientés. Elles sont constitués d’un alliage fer-silicium (~3 %). Leur process de fabrication comprend de multiples étapes thermomécaniques et vise à développer une texture spécifique appelée « texture de Goss ». Cette texture confère de bonnes performances en pertes et perméabilité dans le sens de laminage de la tôle.

Elles sont donc plus onéreuses en raison de l’énergie supplémentaire dépensée pour leur fabrication.

La France n’a plus de mines de fer et le minerai est désormais importé.

 

Les terres Rares.

 

Les pôles inducteurs de la grande majorité des éoliennes sont des aimants permanents dopés avec des terres rares, néodyme et dysprosium.

Or la Chine est le principal producteur de ces terres rares dont l’exploitation minière est un désastre écologique. Il suffit de regarder les images disponibles sur internet.

En outre, fait aggravant, il n’y a pour l’instant pas de technique permettant de les extraire du métal ferreux. Il n’y a donc aucun recyclage sauf à réemployer les pôles inducteurs, ce qui veut dire, un réemploi dans les mêmes machines. Or les machines sont en évolution permanente notamment en termes de puissance ce qui rend ce réemploi difficile.

 

L’Académie des Technologies a rédigé un document intitulé :

« Matières premières critiques et évolutions technologiques : cas de l’énergie et de la mobilité au 21ème siècle ».

 

Il serait opportun de le joindre au sujet relatif à la dépendance géologique

 

Le minerai d’uranium.

 

L’uranium est relativement abondant sur notre terre et il est réparti sur les 5 continents. Sur un plan géopolitique, il n’y a donc pas de problème d’approvisionnement. D’autant que la quantité d’uranium naturel actuellement nécessaire au parc français est de l’ordre de 5 à 6000 tonnes par an. Vu le coût relativement faible et la masse spécifique de l’oxyde d’uranium utilisée, la France dispose d’environ 5 ans d’approvisionnement de son parc.

 

De plus, il faut noter que lors du retraitement, les matières fissiles, uranium de retraitement et plutonium sont récupérées. Le plutonium est utilisé mélangé avec de l’uranium naturel appauvri sous forme d’assemblage MOX dans une vingtaine de réacteurs. L’uranium de retraitement peut être réenrichi car l’isotope fissile 235 y est plus élevé que dans l’uranium naturel.

 

A savoir également que la France maîtrise toutes les étapes du cycle du combustible depuis la mine jusqu’au retraitement.

 

Il faut noter également que si l’on ne réemploi pas le plutonium, les déchets de haute activité à vie longue (HA-VL) qui doivent être stockés en couches géologiques profondes à CIGEO doubleraient.

 

Mais la France avait développé la filière des réacteurs surgénérateurs qui permet de mieux utiliser le plutonium de retraitement et surtout de transformer l’uranium appauvri en plutonium.

 

Ce qui signifie que le développement progressif d’un parc de réacteurs surgénérateurs de 4ème génération permettrait de valoriser les 350 000 tonnes d’uranium appauvri actuellement stockée dans notre pays ce qui rendrait le pays électriquement indépendant et de ne plus générer des déchets miniers.

 

Contrairement à une légende fabriquée par les antinucléaires, la filière développée en France était, pour le moment, la seule qui fonctionne dans le monde. Le réacteur Phénix à Marcoule a fonctionné plus de 35 ans et le réacteur Superphénix a été arrêtée pour de sordides raisons politiques par Lionel Jospin en 1997. Enfin la Recherche sur le réacteur Astrid a été hélas arrêtée par le Président de la République en 2018 pour des raisons qui sont sans fondements.

 

Or sachons que les réacteurs russes de la même filière se développent. Le BN 600 MW a démarré en 1980, suivi du BN 800 MW en 2015 et le BN 1200 MW est en cours de développement. La Chine et l’Inde ont pris la décision de se doter chacune d’un prototype de réacteur surgénérateur refroidi au sodium ce qui était le cas de Phénix et de Superphénix.

 

La France qui disposait en 1997 d’une avance certaine dans ce domaine ne doit pas arrêter les études et travaux de développement d’un prototype comme l’était Astrid. Il en va de sa souveraineté électrique et industrielle.

12. Jean Fluchère

UTILITE DU DEBAT SUR L’EPR 2 ET PLUS LARGEMENT SUR L’ELECTRONUCLEAIRE.

Il s’agit en réalité d’un débat sur les moyens énergétiques bas carbone à mettre en service en France pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

L’objectif n’est pas l’électronucléaire en soi mais les moyens énergétiques nous permettant de remplacer en 27 ans, durée très courte, l’ensemble des consommations d’énergies fossiles responsables de 95 % de nos émissions de gaz à effet de serre.

Il s’agit d’approvisionner la France avec une électricité bas carbone, suffisante à chaque instant et à un prix acceptable à la fois pour la collectivité mais permettant aussi de relocaliser notre industrie manufacturière afin que les produits dont les Français ont besoin n’aient pas le contenu carbone actuel.

Bref donner à notre pays sa souveraineté énergétique et sa souveraineté industrielle sans émissions de GES n’est pas un mince sujet.

Or de mon point de vue ce débat réduit le problème à l’électronucléaire et au choix de l’EPR 2 à Penly et c’est très insuffisant.

Contrairement à ce que pense une majorité de gens, l’énergie n’est pas un sujet trivial. Or, dans notre pays, tout le monde a un avis sur ce sujet.

Y compris la CPDP qui juge utile de présenter le scénario électrique de Négawatt et celui de l’ADEME. Négawatt est association décroissantiste et antinucléaire dont le seul objectif est le rationnement des français au sens de ce que nos anciens ont connu pendant l’occupation allemande. Et l’ADEME se permet de présenter un scénario alors que tout le monde connaît son côté antinucléaire et le fait qu’elle n’a jamais eu de responsabilité dans le système électrique français.

Je fais partie d’un groupe de scientifiques et d’ingénieurs qui travaille sur la réduction des émissions des gaz de serre. Nous avons des climatologues de haut niveau et des spécialistes de l’énergie. Ce groupe élabore depuis plus de 10 ans un scénario appelé Négatep régulièrement réactualisé qui donne des chiffres très proches de ceux de l’Académie des Sciences et de Technologie ainsi que du scénario du CEREME. Il est regrettable que ces scénarios ne soient pas présentés dans la consultation de cette CPDP qui a fait des choix orientés.

Dans ce groupe, je suis un spécialiste de la production d’électricité, thermique, nucléaire, hydroélectrique et intermittente ainsi que du fonctionnement du système électrique. Mais je ne m’autorise pas à avoir un avis personnel sur les hydrocarbures, les techniques d’exploration, leurs réserves prouvées et estimées, leurs extractions, les différentes sortes de pétrole, etc. Il y a dans notre groupe des spécialistes de ce domaine auxquels je fais appel quand il s’agit de donner un point de vue sur ce sujet. Il en va de même pour le charbon et la substitution de la consommation des énergies fossiles dans le secteur industriel. Enfin nous avons également des spécialistes de l’hydrogène et du méthane de synthèse.

L’avis de notre groupe dans le scénario Négatep est un avis de professionnels de l’énergie et du climat et non une réaction épidermique antinucléaire.

Bref avant de donner un avis sur l’énergie, il convient d’avoir une certaine expérience et longuement réfléchi aux problèmes énergétiques en liaison avec ceux du climat et ne pas se contenter des y-a-ka -fau-kon que l’on trouve dans un certain nombre d’avis et de commentaires qui relèvent de la fantaisie et surtout de l’humeur antinucléaire.

Je prends souvent l’exemple d’une CPDP sur les protocoles oncologiques. Nous y retrouverions les points de vue de tous les naturopathes, sophrologues, spécialistes de relaxation par le yoga et tous les grands « professionnels » des médecines dites alternatives. Il y aurait quelques rares interventions d’oncologues suivies de commentaires malvenus.

J’observe d’ailleurs que dans les réunions organisées par la CPDP les antinucléaires sont les bienvenus et les pronucléaires n’ont pas leur place.

Le Président de cette CPDP déclare qu’il n’y a jamais eu de débat public sur l’électronucléaire, mais ce sujet relève-t-il d’un débat public ?

Pas un parlementaire sur 10 sait faire la différence entre 1 kW et 1 kWh. Tous additionnent les kWh électriques et les kWh gaz sans imaginer un instant qu’il ne s’agit pas de la même chose. Pas 1 parlementaire sur 100 sait donner l’équivalence entre tonne équivalent pétrole et des MWh électrique !

Et pourtant il y a eu un débat au parlement sur l’électronucléaire en 1982.

En effet lors de l’élection de François Mitterrand, il y avait le programme électronucléaire mis au point par le Ministre de l’énergie précédent Monsieur André Giraud. Parmi les soutiens de Monsieur Mitterrand, Monsieur Paul Quilès avait rédigé un programme électronucléaire très au-dessous de celui de Monsieur André Giraud.

Monsieur Mitterrand a donc chargé une personnalité très compétente, Monsieur Hugon, d’étudier ces 2 programmes avant de les soumettre aux assemblées parlementaires. En 1982, Monsieur Hugon a présenté son rapport dont le résultat était proche de celui de Monsieur André Giraud et très éloigné de Monsieur Paul Quilès. C’est le rapport Hugon qui fut adopté et qui a conduit au parc électronucléaire existant. Le rapport Hugon ne traitait que de l’électricité nécessaire au pays jusqu’aux années 2000 et ne se plaçait pas dans l’objectif de la neutralité carbone en 2050 sujet qui n’était pas d’actualité en 1982.

 

Ma conclusion sur l’utilité de ce débat est que nous allons avoir beaucoup d’avis non argumentés et généralement antinucléaires postés des militants très actifs d’associations décroissantistes et antinucléaires. Quelques rares avis pronucléaires argumentés, suivis de commentaires parfois délirants alors que les sondages donnent 75 % de Français en faveur de l’électronucléaire.

Il y aura au total peut-être 2000 à 3000 avis et il ne faudrait pas en tirer la conclusion qu’ils représentent celui de la majorité des Français en âge de raisonner en faisant une simple comparaison entre les pour et les contres.

La Présidente de la CPDP répondra, avec juste raison, que cette consultation répond aux exigences de la loi Barnier et de la convention d’Aarhus.

Certes, mais ce sont des sujets bien trop importants et bien trop scientifiques pour que ce genre de consultation soit significative. Cela en prouve simplement les limites.

 

 

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