Quelques contributions déposées au sujet de la consultation liée PNGMDR (fin : 16 juin 2022)

https://twitter.com/CSFNucleaire/status/1526896599649206272?t=9d1T4R7i4rnnxDVTqcjNFw&s=19

Jusqu’au 16 juin 2022, la consultation publique sur la 5e édition du PNGMDR est ouverte. Après avoir pris connaissance du Plan (https://t.co/2SBhjW174p), cette consultation publique est l’occasion d’exprimer votre avis : https://t.co/QO0R3wZEdH

Le site : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/

1) Contribution de Jean Fluchère

Le PNGMDR est révisé tous les 5 ans. Cela représente un travail
considérable pour l’ANDRA et l’on peut s’interroger sur la
pertinence de cette fréquence élevée.


Le gouvernement a enfin compris que vouloir remplacer les combustibles
carbonés par de l’électricité décarbonée implique d’avoir un
programme important et de long terme d’électricité d’origine
nucléaire non tributaire de l’ensoleillement et des vents. Il en
résulte que le traitement des déchets est pérenne. Ceux qui militent
pour une sortie du nucléaire font fausse route et doivent se rendre à
l’évidence : seule l’électricité d’origine nucléaire nous
permettra d’alimenter le pays en énergie en réduisant les émissions de
gaz à effet de serre.


Que s’est-il passé de concret depuis le dernier PNGMDR ?


La publication des textes demandés depuis longtemps sur le seuil de
libération des déchets de très faible activité dont la radioactivité
est égale ou inférieure à la radioactivité naturelle. Seule la France
n’avait pas encore adopté cette disposition en vigueur dans tous les
autres pays. Cela permettra de ne pas saturer des stockages inutilement et
surtout de faire revenir dans l’économie circulaire beaucoup de
ferrailles zonées et surtout des aciers inoxydables dont le coût est
élevé. Il y a donc un élément de satisfaction.


En revanche, alors que tous les experts sont parfaitement d’accord pour
le stockage en grande profondeur, dans des couches géologiques stables et
anhydres depuis des millions d’années, des déchets de Haute et Moyenne
Activité à vie longue et que l’enquête d’utilité publique qui
s’est terminée très positivement depuis 2 ans, le décret d’utilité
publique n’a toujours pas été délivré. On se demande pourquoi la
puissance publique tergiverse sur ce sujet car c’est seulement une fois
ce décret publié que l’ANDRA peut demander à l’ASN le Décret
d’Autorisation de Création qui demande au moins 3 ans d’instruction
même si l’ANDRA a toujours tenu l’ASN étroitement informé pendant
les travaux sur le laboratoire de Bure. J’espère que cette non-décision
n’est pas liée aux élucubrations de l’Autorité Environnementale qui
remet en cause les appréciations de la Commission Nationale d’Experts
sur ce sujet depuis plus de 10 ans.


Aujourd’hui tous les pays ont choisi cette disposition pour que ces
déchets ne doivent plus être surveillés par les générations futures.
Et la France prend du retard alors que les colis stockés à la Hague
depuis 40 ans doivent regagner CIGEO pour laisser la place aux nouveaux
colis. Il convient de noter qu’entre le DAC et l’enfouissement, les
travaux à faire pour créer CIGEO sont considérables.
D’autres points sont en suspens.

1. La création d’une grande piscine de stockage des combustibles usés
qui faisait l’objet d’une commission du débat public a vu celle-ci
interrompu pour des raisons difficiles à comprendre. Or il faut que ce
débat public aille à son terme pour que le dossier puisse avancer.

2. La décision de la poursuite du retraitement des combustibles usés afin
qu’ORANO puisse programmer la remise à niveau de ses installations de la
Hague et la poursuite de l’utilisation du MOX.


3. La décision d’engager un prototype de réacteur surgénérateur pour
utiliser intelligemment les milliers de tonnes d’uranium appauvri dont la
France dispose sur son sol et d’utiliser le plutonium de façon plus
intelligente que dans le MOX.


4. La recherche d’autres zones de stockage de déchets TFA et des
déchets de moyenne activité à vie courte pour se substituer aux zones de
stockage actuelles lorsqu’elles arriveront à saturation.


Pour l’instant ce PNGMDR est remarquablement bien construit et doit être
adopté.

2)

PNGMDR : une réglementation nécessaire et bienvenue encore perfectible, par Jean-Pierre ROBIN , le 4 juin 2022 à 19h47

La France a besoin d’une réglementation sur la gestion des déchets nucléaires. L’usage de l’énergie nucléaire est une nécessité absolue pour bénéficier d’une énergie disponible de manière fiable, indépendante de l’étranger et décarbonée au-delà de tous les autres moyens de production. Les déchets nucléaires sont déterminés précisément, ils font l’objet d’une traçabilité précise, ils sont très peu volumineux et ils sont traités de façon à protéger la population sur le long terme, alors que les autres déchets de production d’énergie sont rejetés dans l’atmosphère avec toutes les conséquences que cela implique pour la santé et pour le climat, alors que l’intermittence du solaire et de l’éolien impose de maintenir une proportion importante de production par les énergies fossiles, comme on le voit en Allemagne tous les jours. Le règlement PNGMDR est donc une nécessité pour établir un cadre à cette gestion.

L’ANDRA a fait un excellent travail, et le règlement proposé doit être approuvé pour donner un cadre opérationnel au traitement des déchets. La publication des textes demandés depuis longtemps sur le seuil de libération des déchets de très faible activité dont la radioactivité est égale ou inférieure à la radioactivité naturelle est enfin devenu une réalité en cohérence avec les pratiques internationales.

Il subsiste des points de préoccupation. Parmi ceux-ci, il est incompréhensible que la décision concernant Cigéo ne soit pas encore prise, ce qui empêche la publication des décrets d’application. Aucune filière industrielle ne peut fonctionner sans disposer de la capacité de gérer le cycle de vie de ses produits. Le stockage géologique profond des déchets HAVL est LA solution de référence internationalement reconnue. Depuis bientôt une décennie (!) Cigeo a été évalué positivement par toutes les instances ad hoc. Les tergiversations démontrent une incapacité inquiétante du gouvernement à jouer son rôle de pouvoir exécutif. Cette absence de décision est inadmissible et traduit une fuite devant les responsabilités. Ainsi, alors que les études ont été menées à leur terme, les études complémentaires et étapes de décision supplémentaires apparaissent comme des manœuvres dilatoires, qui ne permettent pas une gestion claire et sereine de la gestion industrielle. Toutes ces dispositions dilatoires doivent être éliminées du PNGMDR.

Le sujet qui mérite la reprise des recherches et études, c’est la mise au point des réacteurs de 4ème génération, sans que ces études interfèrent avec la gestion des déchets des réacteurs existants.

3)

Un PNGMDR à rendre opérationnel dans les meilleurs délais et à intégrer dans la planification écologique, par Alain Desgranges , le 4 juin 2022 à 13h47

Ce plan est capital pour la filière nucléaire française mais pas seulement puisqu’il concerne aussi les déchets radioactifs de toutes provenance.
Ce sujet reste en outre l’un des dossiers qui suscite le plus d’interrogations dans le public, voire de rejets de la filière. Cacher sous le tapis cette question et faire porter le poids de ses conséquences sur les générations futures ne sauraient constituer une réponse crédible.
Après avoir pris connaissance du contenu de ce plan, l’ai la conviction qu’il répond pour l’essentiel aux questions qui sont posées. Mais la communication sur ce dossier n’est pas à la hauteur des enjeux. Il est donc essentiel que ce plan de gestion qui répond aux réserves du public sur le nucléaire soit mis en œuvre dans les meilleurs délais et soit porté à la connaissance de nos concitoyens par tous moyens appropriés.
Avec détermination, il faudra franchir les obstacles qui retardent sans justification des décisions nécessaires alors que le programme nucléaire vient d’être relancé. Or, après des années d’études, de consultations et de recommandations, la plupart des dossiers sont suffisamment avancés pour que l’Exécutif et les élus concernés se mobilisent sur ce dossier en prenant les décisions qui s’imposeront à l’ensemble du cycle nucléaire et seront absolument nécessaires à son bon fonctionnement en toute sûreté.
En conclusion, je suis favorable à l’adoption de ce plan qui constitue un exemple abouti sur un temps très long et sans équivalent dans l’industrie. Son intégration dans la planification écologique mise en place par le Président de la République et confiée au Premier Ministre serait la preuve de l’engagement de l’Etat dans cette démarche tout en donnant une certaine visibilité à son contenu…

4)

Favorable au PNGMDR, par Philippe RAIMBAULT , le 3 juin 2022 à 17h33

Le gouvernement vient de décider une reprise forte des investissements dans les centrales nucléaires qui fournissent une électricité pilotable et décarbonée. C’était une décision indispensable compte tenu de l’urgence climatique et des enjeux économiques et d’indépendance énergétique. Il est important que la version finale du PNGMDR, facilite les décisions à prendre pour accompagner cette reprise et que le gouvernement et les élus prennent leur responsabilité. L’ASN et les organismes et institutions rassemblant toutes les compétences techniques dans ce domaine ont rendu leur avis. Une commission de gouvernance supplémentaire préconisée par le projet de PNGMDR ne ferait qu’alourdir le calendrier. Il faut informer au mieux le public mais il y aura toujours des opposants irréductibles qui exploiteront tous les moyens pour freiner les décisions.
J’identifie trois sujets essentiels :

Le traitement/recyclage
Il faut réaffirmer le soutien à la poursuite du traitement/recyclage des combustibles usés en vue de séparer les déchets HA des matières énergétiques uranium et plutonium et de les utiliser dans les réacteurs de 4ème génération pour lesquels il est fondamental de poursuivre les études. Ces matières représentent des siècles de production d’électricité décarbonées, donc de ressources pour les générations futures et peuvent être gérées en toute sûreté. Il faut donc engager de toute urgence le projet de nouvelle piscine d’entreposage centralisé des combustibles usés à la Hague, ce site étant le meilleur de tous les points de vue pour aller vite (2030), et la préparation de la mise à niveau, à l’horizon 2040, de l’usine de retraitement avec la double perspective d’accueillir le nouveau nucléaire et de préparer le multi recyclage.

La gestion des déchets TFA
La gestion des déchets TFA ne pose pas de problème majeur de sûreté car leur niveau d’activité est proche de celui de la radioactivité naturelle mais c’est plutôt le problème de l’optimisation de cette gestion qui est en question. Avec le démantèlement et compte tenu de la réglementation actuelle ces déchets vont représenter des volumes importants conduisant à des coûts élevés de stockage. Ils contiennent des matières valorisables comme les métaux. La réglementation relative aux déchets TFA devrait être ajustée pour faciliter leur recyclage comme cela est mis en pratique en Allemagne et aux Etats Unis.

Le stockage des déchets HA en formation géologique profonde
Le stockage en formation géologique profonde des colis de déchets de haute activité vitrifiés (CSDV) fait l’objet de toutes les craintes d’une partie de la population alors que c’est le mode de gestion préconisé par l’ensemble des organismes internationaux compétents en la matière. Les CSDV représentent des volumes limités (0,2% du volume total des déchets radioactifs). La fabrication de ces colis suit des procédures strictes d’assurance de la qualité contrôlées par l’Andra et l’ASN. L’exposition aux radiations qu’ils émettent peut être létale car leur activité massique est de l’ordre d’un curie par gramme c’est-à-dire celle du radium 226. Dans les entreposages de l’usine de La Hague la protection des travailleurs est assurée par quelques mètres de béton. L’activité des CSDV va décroître très fortement au cours des 300 premières années car les produits de fission majeurs (Cs137, Sr90) subiront la décroissance radioactive. En entreposage de surface ou de sub-surface une surveillance permanente doit être assurée pour prévenir tout acte de malveillance. Le risque d’abandon de cette surveillance est important en cas de périodes troublées (guerre, récession économique grave) et il est donc irresponsable d’affirmer que l’on puisse garantir cette surveillance sur plus d’une centaine d’années. Ces colis CSDV ne peuvent toutefois pas être mis en stockage immédiatement après vitrification car leur forte radioactivité produit de la chaleur qui imposerait trop de contrainte sur la conception du stockage (distance entre colis). L’entreposage en surface des CSDV est donc planifié sur quelques dizaines d’années avant leur sécurisation dans CIGEO. Une fois les colis mis en place une phase de réversibilité est prévue pendant laquelle les colis pourront être récupérés. A la fin de cette phase de réversibilité il est important que le site soit refermé et scellé assez rapidement pour prévenir tout abandon du stockage en l’état.
Dans CIGEO, la protection contre les radiations est largement assurée par la barrière géologique. Le stockage, une fois fermé et scellé, des incursions humaines volontaires dans le stockage sont inenvisageables sans la mise en œuvre de moyens technologiques sophistiqués, couteux et longs à réaliser et dont les parades sont faciles à trouver. La seule voie pouvant conduire à une exposition serait un forage par inadvertance avec extraction de carottes mais les probabilités d’atteindre un colis par hasard sont très faibles et les conséquences limitées comme explicité dans le Dossier de l’Andra.
La qualité de confinement des colis interdit toute dissémination des radionucléides dans l’environnement pendant au moins 10.000 ans et demeure très faible au delà car même en cas de présence d’eau, la matrice vitreuse retient les radionucléides. La roche hôte est imperméable et protège les colis de l’action de l’eau et le transfert par l’eau. Elle n’a pas bougé pendant des centaines de millions d’années malgré la modification des conditions des conditions en surface (érosion, glaciations). Même une fracture de la matrice vitreuse du colis aurait très peu d’impact. Seuls les produits de fissions majeurs sont solubles mais ils auront disparu avant 300 ans. Après 300 ans il reste les actinides qui sont très peu solubles et sont figés dans la roche comme cela a été constaté dans l’analogue naturel d’Oklo au Gabon où des réactions de fission se sont produites naturellement il y a 2 milliards d’années.
Ces considérations soulignent que la démarche retenue par le gouvernement pour la gestion des déchets HA est la plus raisonnable et celle qui minimise les risques et les charges pour les générations futures.

5)

Passons à la décision et à l’action, par Claire Kerboul , le 3 juin 2022 à 08h31

Il n’y a pas d’alternative à l’électronucléaire pour assurer une transition écologique qui nous permette de ralentir la dérive climatique tout en assurant les besoins énergétiques de la population.

Pour ceux qui en douteraient, rappelons que c’est une chance de maîtriser, depuis fort peu de temps à l’échelle de l’histoire de l’énergie, l’énergie de fission nucléaire. Très dense (1 g d’uranium a le potentiel énergétique d’1,6 t de pétrole ou 1000 m3 de gaz), l’énergie nucléaire casse des liaisons nucléaires et donc ne produit pas de composés carbonés néfastes pour le climat.
En conséquence, il est crucial d’assurer la cohérence de la gestion de nos matières stratégiques et, en aucun cas, envoyer une matière énergétique (uranium 238, plutonium) aux déchets. Cela devrait être le fil conducteur du PNGMDR. Gestion des matières et des déchets radioactifs pourrait aussi se dire gestion des matières stratégiques et des déchets radioactifs.

Pour cela il est indispensable que la gouvernance laisse toute sa place à la connaissance scientifique et technologique avec une participation renforcée d’organismes scientifiques. Les opinions et les idéologies n’ont jamais fait avancer la résolution d’un problème aux facettes scientifiques, techniques, économiques et stratégiques. A cet égard les avis de la Commission nationale d’évaluation, de l’OPECST, de l’ASN, et des Académies sont de grandes valeurs pour guider le PNGMDR et devraient être considérées comme nécessaires et suffisantes.

Comme son nom l’indique le PNGMDR est une instance planificatrice et, comme telle, doit être sous pilotage du gouvernement, notamment du ministère chargé de l’industrie et du ministère chargé de l’énergie. Il serait d’ailleurs pertinent, compte tenu de la valeur stratégique du nucléaire, qu’un ministère chargé du nucléaire puisse assurer les compétences nécessaires à ce pilotage gouvernemental. L’ASN doit rester dans son rôle d’Autorité Indépendante, du gouvernement et a fortiori du PNGMDR sur lequel elle porte un avis indispensable au gouvernement.

La pertinence du recyclage des matières énergétiques présentes dans les combustibles usés est évidement grande à condition de poursuivre la logique jusqu’au bout. Tant qu’on ne dispose que de réacteurs à neutrons lents comme les REP et les EPR, il est important de penser le retraitement de sorte à préserver toute la matière stratégique disponible. Il pourrait être intéressant d’ailleurs de regarder d’un peu près ce que fait le Royaume-Uni dans son programme de mise au point d’un « coffre-fort » à plutonium dans l’attente de disposer de réacteurs à neutrons rapides.

Cette logique entraîne impérativement la remise sur pied, en urgence, d’un programme de R&D pour mettre au point un RNR de 4ème génération. Sans cela l’électronucléaire français restera seulement une parenthèse stoppée avant d’avoir pu atteindre sa maturité : utilisation de tout l’uranium naturel et minimisation des déchets produits quasiment aux seuls produits de fission. On voit ici tout l’intérêt d’un coffre-fort à plutonium qui permette de garantir la sûreté et la sécurité de la disponibilité de cette matière, pendant toute la durée nécessaire au biseau entre notre parc de réacteurs REP et le parc de réacteurs RNR.

Soulignons ici que l’arrêt d’Astrid, sans débat et sans que les instances d’évaluation et d’orientation aient été consultées, s’agissant d’une disposition de la loi du 28 juin 2006, questionne très sérieusement la gouvernance d’ensemble des institutions en charge du nucléaire français.

Autre symptôme préoccupant : l’incapacité de la décision concernant Cigéo. Aucune filière industrielle ne peut fonctionner sans disposer de la capacité de gérer le cycle de vie de ses produits. Le stockage géologique profond des déchets HAVL est LA solution de référence internationalement reconnue. Depuis bientôt une décennie (!) Cigeo a été évalué positivement par toutes les instances ad hoc. On voit fleurir ici ou là des recommandations pour la reprise de recherches ce qui est quand même le signal d’un système global qui tourne en rond. Le recours quasi maladif à des instances de consultation qui n’ont pas, par définition, l’expertise nécessaire, est probablement l’une des causes profondes – encouragée à dessein ? – des difficultés de fonctionnement de la filière.

La France a maintenant perdu toute son avance en matière nucléaire, ce qui est particulièrement grave compte tenu du contexte général (menace nucléaire, pénurie énergétique, désindustrialisation…). Il est grand temps d’une part de se recentrer sur les appréciations des instances expertes et d’autre part que les politiques, dans la logique de la loi du 28 juin 2006, reprennent la main pour décider et contrôler la mise en œuvre effective de ces décisions. A ces fins, le PNGMDR doit pouvoir jouer son rôle important d’analyse et de synthèse.

Publicité

Hydrogène : POURQUOI EMMANUEL MACRON s’est laissé séduire ?!

À: redaction@challenges.fr
Envoyé: Samedi 14 Mai 2022 18:11:58
Objet: Article « POURQUOI EMMANUEL MACRON s’est laissé séduire »

Monsieur le Rédacteur en chef

Vous avez publié, le dimanche 1er mai sous la plume de Eric LESER, un article concernant le soutien du Président de la république à l’hydrogène intitulé « POURQUOI EMMANUEL MACRON s’est laissé séduire ». » Pour l’industrie, pour l’écologie et pour la souveraineté, l’hydrogène décarboné doit permettre la croissance verte du XXI ème siècle… « 

La question fondamentale est comment produit-on de l’hydrogène décarboné ? Vous expliquez fort opportunément dans un encart les différents procédés possibles.

La production à partir des énergies fossiles est à proscrire car comme vous le dites justement 1 kg d’hydrogène brun ou noir (Lignite ou houille) génère 23 kg de CO2 et 1 kg d’hydrogène gris (Gaz Naturel) 10 kg. Il est extrêmement hasardeux d’affirmer que le prix de revient de l’hydrogène gris est de 1,5 euro par kilo en Europe durablement compte-tenu des incertitudes géopolitiques. Quant à l’hydrogène bleu obtenu aussi à partir du gaz naturel fossile, il est paré d’une couleur chatoyante car il bénéficie du privilège qui consiste à profiter de la capture et du stockage du CO2, pourquoi lui seulement ? Qui plus est à seulement 1 euro par Kg d’hydrogène produit, chiffre impossible à valider en l’état actuel du développement de cette technologie. A ce prix on peut tout peindre en bleu y compris le Noir et Le Brun.

Il est important, me semble-t-il, de raisonner sur les quantités de CO2 produites directement responsables du réchauffement climatique et pas sur des valorisations monétaires, comme c’est le cas depuis le début de l’air du pétrole.

La production à partir d’énergies décarbonées (Eolien, Solaire,Hydraulique, Nucléaire), en utilisant l’électricité produite pour séparer hydrogène et oxygène de l’eau par électrolyse. Vous introduisez  une différence de couleur le Vert et le Jaune, induisant ainsi une appréciation qui n’est plus physique mais politique, vous écrivez que le nucléaire n’est pas considéré comme renouvelable, prenant ainsi parti dans le débat qui sévit à Bruxelles et qui opposent Français et Allemands.

Vous écrivez: « Après avoir également changé d’avis subitement sur l’énergie nucléaire et annoncé il y a quelques mois une relance de la construction de réacteurs en France, Emmanuel Macron n’a cessé d’apporter un soutien appuyé et permanent à l’hydrogène ».  Il aurait été opportun d’approfondir  cette prise de position. Je fais l’hypothèse que les experts de l’énergie le mettant devant la réalité des besoins en électricité générés par ses engagements: la ré-industrialisation de la France depuis l’industrie de base, les transports jusqu’aux besoins domestiques, ne lui aient fait percevoir la dure réalité des ordres de grandeurs. Par exemple la quantité d’électricité nécessaire pour produire l’hydrogène qui permettrait de décarboner la production d’acier dans un haut-fourneau qui fonctionne 24/24 correspond à un réacteur nucléaire, l’usine Arcelor-Mittal de Dunkerque en possède 3. Je vous laisse faire la transposition à partir de l’hydrogène Vert éolien ou solaire. A moins que l’on considère qu’il ne faut plus produire d’acier en France …

La première recommandation d’un bon professeur de physique à ses élèves est de savoir évaluer les ordres de grandeurs au moment d’écrire le résultat du devoir en bas de la page. 

Avec mes sincères salutations

Claude Renoult  

France inter – Secret d’info et dossier SAFER : procès anti-nucléaire à charge ?

Le 5 mai 2022

Madame la Directrice,

Nous avons écouté avec attention l’émission du 30 avril 2022, à 13h20 « Secrets d’Info », animée par Jacques Monin qui présente une enquête de Benoît Collombat sur les acquisitions foncières d’EDF ou de l’ANDRA pour leurs activités industrielles. Cette émission et cette enquête semblent manifestement contredire à vos obligations d’impartialité et de représentativité. En effet, de nombreux auditeurs de Radio France ont perçu cette émission comme une opération de propagande anti-nucléaire et de recherche de scores d’audience facile.

Il n’est évidemment pas question de nier le droit absolu à la libre expression des opposants à l’énergie nucléaire, même en cette période de guerre gazière et d’urgence climatique récemment médiatisée par le GIEC, rappelant l’importance de l’énergie nucléaire dans la liste des outils pouvant participer à la réussite de notre mobilisation climatique à l’échelle. Cependant, ne paraîtrait-il pas déontologique de recueillir également l’avis des ONG non anti-nucléaires pour permettre à l’auditeur de se forger plus librement une opinion ?

En effet, votre émission s’avère constituée d’une longue suite de témoignages, tous recueillis auprès de militants antinucléaires déclarés. Ces témoignages sont entrecoupés de quelques interventions, ou citations de responsables des entités mises en cause, ces interventions étant immédiatement contredites ou mises en doute quant à leur sincérité, sans preuve, mais la suspicion élusive fait manifestement partie des techniques de manipulation d’opinion utilisée par vos journalistes. Pour une démonstration censée montrer les secrets des actions des entités mises en cause, il est paradoxal de constater que de nombreux documents étaient accessibles sans difficultés, il est aussi paradoxal d’entendre au détour d’une phrase que des collectivités locales souhaitent le développement des activités concernées. Il semble regrettable que Monsieur Collombat n’ait pas souhaité aller interroger ces collectivités locales. Il n’a pas pu vous échapper non plus que l’implantation de nouvelles installations dépend de décisions politiques, ce qui oblige les entités concernées à se placer dans une démarche prospective. Cela aurait du vous éviter de porter des accusations graves et injustifiées. Enfin, puisque l’emprise du foncier semble être une préoccupation de l’opinion publique, nous vous invitons à évaluer cette emprise de la part de sites de production nucléaire par rapport à d’autres moyens de production, cela permettra assurément aux auditeurs de mesurer où se trouvent les véritables défis. Comme indiqué par nos Académies, le pays ne peut décemment pas vivre sans davantage d’électricité pilotable décarbonée, et pourtant cela n’est jamais rappelé par France inter.

Cette émission nous semble donc décevante d’un point de vue éthique et nous vous serions gré de réaliser dans le même cadre une émission qui explicite les avis opposés plutôt qu’anti-nucléaires. Ce sera probablement utile pour la culture scientifique de vos auditeurs.

Nous sommes donc conduits à vous rappeler vos obligations d’impartialité et de pluralité des opinions édictées par le CSA. La société civile est attachée à la diffusion d’une information précise, rigoureuse et objective. Nous sommes à votre disposition pour vous fournir des informations validées au plan scientifique sur les sujets touchant au climat et à l’énergie sous les aspects techniques, économiques, sanitaires ou environnementaux. Nous vous invitons en conclusion à équilibrer davantage les témoignages sélectionnés afin d’éviter de maintenir cette radio du service public dans un rôle d’officine anti-nucléaire.

Signé : Le Collectif Action Climat

Réagir sur twitter : cliquer ici

Références :

https://www.andra.fr/une-acquisition-progressive-des-terrains-necessaires-cigeo

https://www.haute-marne.gouv.fr/content/download/17790/114296/file/Cigeo-Etude_Pr%25C3%25A9alable_agricole.pdf

Email : starwatcher@orange.fr

Avis du syndicat CFE Energies Tricastin concernant les dispositions proposées par EDF dans le cadre du 4ème réexamen de sûreté

Contribution déposée sur le site.


Dans le cadre du réexamen de sûreté, EDF propose des dispositions pour élever le niveau de sûreté des installations dans l’optique de prolonger l’exploitation du réacteur N°1 de Tricastin pour 10 années supplémentaires à compter de la Visite Décennale réalisée en 2019. Ce propos vise à formaliser l’avis du Syndicat CFE Energies Tricastin sur la suffisance de ces dispositions.
La conformité des installations aux exigences de sûreté est un point essentiel pour garantir leur capacité à assurer leurs fonctions en toutes circonstances. Des écarts aux exigences sont parfois constatés et il est donc important de renforcer les contrôles d’examen de conformité. L’extension du périmètre de contrôle des équipements et des composants, et notamment ceux présentant un retour d’expérience négatif comme les ancrages des équipements est une disposition qui donne confiance.
Le vieillissement des installations peut être un sujet d’inquiétude. Dans les faits, il concerne les équipements et composants d’origine qui ne peuvent pas être remplacés. S’agissant du réacteur N°1 de Tricastin, des microfissures (20 défauts) au niveau de la cuve, dont l’origine provient d’un procédé de soudage du revêtement, font l’objet d’un suivi depuis 40 ans, sans évolution constatée. L’Autorité de Sûreté Nucléaire retient que la tenue en service de la zone de cœur du réacteur N°1 de Tricastin est démontrée pour la période de dix ans suivant la quatrième visite décennale. Sur le sujet de prolongation d’exploitation des cuves, un dispositif complémentaire de protection de la cuve a été évalué sur Tricastin 3 et devrait être généralisé ; ainsi, l’introduction de grappes en hafnium dans des assemblages combustibles permettrait de réduire encore le flux neutronique et son impact sur la tenue mécanique dans le temps. Sur les mesures prises par EDF dans le cadre de la démarche de maitrise du
vieillissement mise en œuvre par EDF, celles-ci sont considérées suffisantes par l’IRSN en vue de l’extension de la durée de fonctionnement des installations.
L’objectif de réévaluer le niveau de sûreté des installations est de mieux protéger la population et l’environnement. La modification concernant la stabilisation du corium dans le cadre d’un scénario d’accident avec fusion des assemblages combustibles constitue une amélioration notable, dans la mesure où elle présente la possibilité d’évacuer la chaleur (EASu) hors de l’enceinte de confinement sans utiliser le dispositif d’éventage-filtration, et donc de limiter les rejets. Concernant les critiques sur la conception de ce dispositif qui ne repose que sur des modélisations, notre avis s’appuie sur les expertises de l’IRSN et l’ASN qui ont validé ce concept et son design, des expérimentations ne pouvant bien évidemment pas être envisagées !
Si l’objectif du réexamen de sûreté est d’approcher le plus possible le niveau de sûreté des réacteurs nouvelle génération (EPR de Flamanville pour Tricastin 1), il permet également d’intégrer le REX international. Dans notre situation, il s’agit de tirer les enseignements de l’accident survenu au Japon en 2011 à Fukushima. Sur ce sujet, nous notons deux points principaux : la résistance aux agressions, et le renforcement des sources électriques et des sources froides.
Le niveau de résistance au séisme a été renforcé (50% de plus que le Séisme Majoré de Sûreté utilisé avant pour le dimensionnement des installations). Cela concerne les matériels importants du Noyau
Dur (comme par exemple les Diesels d’Ultime Secours) mais également la digue du canal Donzère Mondragon en amont du CNPE de Tricastin. Les travaux qui se termineront en 2022 permettront à cette digue de résister à ce niveau d’agression extrême. Le confortement de la « digue en gravier » proposé par EDF permet de garantir l’absence de brèche dans cet ouvrage selon l’expertise de l’IRSN.
L’ASN considère que les mesures prises suite à l’inondation du CNPE du Blayais en 1999 et au retour

Réponse de la CFE-CGC Énergies à l’enquête publique sur les conditions de la poursuite de fonctionnement du réacteur du Tricastin

La réponse publié lors cette consultation en 2022.


Les dispositions proposées par EDF lors du 4ème réexamen périodique, au-delà de la 35ème année de fonctionnement du réacteur électronucléaire n°1 de l’Installation Nucléaire de Base INB n°87, situé sur le Centre Nucléaire de Production d’Électricité (CNPE) du Tricastin sur la commune de Saint￾Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme sont soumises à une enquête publique.
La CFE-CGC Énergies, seconde organisation syndicale représentative au sein des Industries Électriques et Gazières, participe depuis de nombreuses années, aux différents débats publics et consultations sur le secteur de l’énergie en France comme en Europe.
Pour la CFE-CGC Énergies, et comme recommandé par l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), la prolongation des réacteurs nucléaires existants – sous condition de sûreté – doit être la priorité de toute politique énergétique qui marie exigence climatique, souveraineté énergétique, résilience face aux chocs énergétiques, impératif industriel et préservation des atouts économiques du pays.
L’ASN a statué le 23 février 2021 sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe d’EDF au-delà de leur quatrième réexamen périodique et considéré que « l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique ».
L’indépendance, la compétence et l’expérience de ses équipes, appuyées par l’expertise de l’IRSN, font de l’ASN un modèle d’autorité de sûreté en Europe et dans le monde. Son exigence traduite tant au niveau de la conception, de l’ingénierie que de l’exploitation a rendu possible le fonctionnement du premier parc nucléaire mondial pendant plus de 40 ans sans incident majeur. C’est aussi le résultat d’excellentes interactions entre l’exploitant EDF et l’Autorité de Sureté Nucléaire ; et contrairement à ce qu’ont avancé certaines campagnes menées par des adversaires idéologiques du nucléaire, l’ASN a souligné qu’en particulier, le CNPE de Tricastin exploite et effectue la maintenance de ses réacteurs en toute transparence.
En ce qui concerne plus particulièrement le réacteur n°1 du Tricastin, l’ASN a fait savoir au directeur de la production nucléaire d’EDF (3 janvier 2022) que « considérant les éléments communiqués […], l’ASN retient que la tenue en service de la zone de cœur des réacteurs numéro 1 du Tricastin et numéro 2 du Bugey est démontrée pour la période de dix ans suivant leur quatrième visite décennale.»
C’est le résultat d’un travail intense mené par EDF et ses équipes pour porter la sûreté des réacteurs 900 MWe français au plus près des exigences appliquées aux réacteurs les plus récents de 3ème génération et intégrer le retour d’expérience de l’accident de Fukushima. Ces modifications d’un caractère inédit par leur ampleur et qu’aucun autre pays n’a réalisées à ce niveau constituent un saut qualitatif considérable : bien qu’âgé de 40 ans, le réacteur N°1 de Tricastin avec l’ensemble des dispositions prises par EDF sera plus sûr qu’à sa mise en service et qu’à la sortie des précédents réexamens de sûreté.
Les demandes de l’ASN prises en compte par EDF permettent une meilleure gestion des accidents avec ou sans fusion du cœur du réacteur, du combustible dans la piscine de désactivation et des agressions internes ou externes au site (séisme, tornade, nondation, …), le but final étant de protéger.

TELOS : Réponse à la tribune d’Elie Cohen

La tribune ici.

Bonjour Monsieur Elie Cohen,

Je viens de prendre connaissance de votre tribune parue sur TELOS (Les trois défis de la relance du nucléaire) et partage largement les éléments de votre argumentation, leur articulation et la chute réaliste qui est la vôtre.

Avec vous je me réjouis de cette conversion, tellement tardive, tout comme, « en même temps», je m’inquiète, qu’elle charge démesurément un outil EDF durablement affaibli pour les raisons que vous décrivez trop bien…l’image des chevaliers caparaçonnés d’Azincourt m’est funestement venue à l’esprit.

Le baiser d’un preux ne suffira pas à revivifier une belle, décatie et décharnée, par plusieurs décennies de négligence, de mauvais traitements et surtout d’absence de perspectives, qui ont détourné des promos d’ingénieurs et de techniciens vers d’autres métiers (souvent hors du champ technique d’ailleurs).

Par ailleurs, en imaginant même que la mécanique se répare, se rode et recommence à produire en temps, en heure, mais aussi en qualité, ces réacteurs arriveront sur un champ déjà bien planté de mats éoliens (on et offshore) et couvert de panneaux PV.

Prioritaires pour l’accès au réseau (une forme de parade économique à leur intermittence physique…), ils contraindront les productions pilotables, dont le nouveau nucléaire créé à dessein, à une l’intermittence forcée, parfaitement incompatible avec la rentabilité des énormes investissements qu’il aura fallu consentir.

Mais le tableau est plus noir encore, si on considère l’impact (physique et économique) des flux transfrontaliers provoqué par les bouffées (en excès et en carences) des énormes parc éolien et solaires allemands, qui devraient se développer encore plus vite et plus fort que sur notre périmètre, surtout si on redimensionne nos interconnexions, comme le souhaite une Europe (sous influence teutonne…).

Si on considère maintenant la période pré-renouveau nucléaire, même à imaginer que le parc actuel de réacteurs recouvre ses performances d’antan une fois franchis les chausse-trapes de la mise à niveau réglementaire (+ EPR de Flamanville…on peut rêver), le déficit de production nationale demeurera considérable, surtout dans un contexte vert-vertueux, poussant à accroitre les usages de l’électricité.

Sauf à vouloir copier l’Italie électrique, le pays ne peut rester durablement à un niveau d’importations tel qu’il se profile, qui grève notre économie et accroit sa vulnérabilité, sans parler du risque physique pris au moment des pointes de consommation.

Dans un tel contexte, il faudrait sans tarder lancer un programme conséquent de CCgaz (en piétinant la PPE, geste qui en réjouirait beaucoup), nos terminaux gaziers permettant l’accueil de méthaniers plus nombreux, dans l’hypothèse crédible de pipes durablement fermés à l’Est (opportunité que ne possède pas l’Allemagne), mais il faudrait aussi développer les connexions et les stockages.

Mais c’est une charge financière considérable (nous payons ainsi 15 années électriquement chimériques !) encore faudra-t-il trouver les fournisseurs et les ensembliers, pas forcément dans le giron EDF d’ailleurs, ce qui pourrait faire (doublement) l’affaire de Total…fournisseur et exploitant.

Ingénieur retraité, ayant pleinement participé à l’aventure industrielle nucléaire, TELOS avait bien voulu publier ma réaction outrée à la mauvaise part qui était réservée (une fois de plus) à EDF pour parer à l’envolée des tarifs de l’électricité.

Appréciant grandement vos analyses, je vous remercie pour votre lecture de celle-ci, si vous l’avez poursuivie jusque-là.

Bien cordialement à vous.

Gérard Petit

Tatiana Ventôse : polémiste habile ou scientifique pertinente ?

Chacun pourra être influencé par le visionnage de cette vidéo virale commise par Tatiana Ventôse. Vérités ou sophismes ? Comment exercer son esprit critique ? Voici quelques pistes proposées.

https://www.youtube.com/watch?v=Xu3Y4ecnp9I

Papa, c’est quoi un sophisme de l’épouvantail ? C’est quand tu fais une caricature d’un discours pour ensuite attaquer la caricature et non le discours original.

C’est tout à fait le discours de cette dame.

  • à 3.07 « affirme qu’il n’a rien à voir » : si vous vous reportez à la vidéo quelques secondes plus tôt vous n’y trouverez rien de ce langage, répété ad nauseam dans toute la vidéo  16.40… 
  • à 3 37 : « nos sous marins »: à ma connaissance ceci est faux, c’était Aréva TA 
  • à 3.32 idem 
  • à 4.50  » Saisi la justice » Comme si saisir la justice équivalait à un verdict de culpabilité…  
  • à 5.30 « ne pourrait pas décider tout seul de vendre… » c’est le coeur du raisonnement : « Macron a décidé de la vente de Power »; comme si ce n’était pas son pdg et son conseil d’administration
  •  Jusqu’à 16: une série d’attaques purement politiques (avec au passage attaque de Pécresse) sur toutes les ventes de business à d’autres business comme si Macron avait inventé le principe et ce qui en découle avec tous les intermédiaires qui font leur affaire
  • à 16.08 les turbines arabelle rachetées à GE deux fois plus cher que vendues à GE : sauf erreur aucune décomposition de la vente à GE en sous sections (Power (turbines à gaz, turbines à vapeur charbon, partie nucléaire etc) Hydro,Grid, … n’a été publiée et c’est un mensonge de plus asséné par cette youtubeuse (D’ailleurs selon mon propre avis le milliard de dollar que GE revendrait à EDF ne me parait pas trés élevé en tenant compte des commandes acquises de Rosatom et des perspectives de commandes pour le programe française; mais ceci est une autre affaire)
  • à 17.00. brevets qui ne se récupèrent pas; un mensonge de plus

….Je suis fatigué d’écouter un tel message à charge sans l’ombre d’un doute… On est en période électorale et les attaques ignobles fleurissent. En tant qu’ancien d’Alstom Power je suis consterné par ce manque d’honnêteté et de reconnaissance que Alstom Power avait 2 choix : se vendre ou aller à la faillite. Les 15.000 suppressions d’emplois de Siemens dans les 10 ans après la vente d’ Alstom Power sont allègrement oubliées alors que les 4000 en France sont magnifiées…(sans creuser beaucoup https://bit.ly/33pzFpW 

https://bit.ly/3HTWcKi

La vente de Power a aussi permis a Alstom de devenir, hors Chine, le numéro un en transport et ceci est allègrement oublié. Un point qui me paraît aussi intéressant c’est la position de la youtubeuse Tatiana Ventôse: voir son Parcours politique sur  https://fr.wikipedia.org/wiki/Tatiana_Vent%C3%B4se#Parcours_politique

Par Gérard Grunblatt –

de l’Académie des technologies

Pourquoi on ne rouvrira pas la centrale de Fessenheim

Quelques réflexions sur la réactivation de Fessenheim.

Sur le redémarrage de Fessenheim, c’est techniquement possible, tant que rien d’irréversible n’a été commis, sur les cuves et les CPs, les deux unités tournaient en effet comme des horloges jusqu’ à la chute des grappes. Les composants majeurs remplaçables, dont les Générateurs de vapeur, ont été remplacés, et ne constituent donc pas autant de chausse-trapes cachés.

L’obsolescence d’autres équipements, tels que (non exhaustivement) les matériels électriques ou le contrôle commande, n’est pas spécifique à Fessenheim et la centrale bénéficierait d’opérations concernant bien d’autres unités du parc nucléaire.

La vraie question à se poser est donc : « à quel coût ? » bien au-delà du seul aspect financier, et « avec quel bénéfice ? », dans le nouveau contexte de relance générale du nucléaire.

Il est pourtant certain que les 1800 MW remis sur le réseau, coûteraient moins cher et arriveraient plus tôt que leurs équivalents, via les nouveaux EPR, à condition que la perspective de fonctionnement conférée soit au moins de 20 ans supplémentaires, ce que le niveau d’irradiation des cuves permet a priori, or c’est le vrai déterminant en la matière.

Mais à même imaginer cette perspective acquise, le chemin à parcourir est semé d’embûches.

Il faut se rappeler qu’EDF n’avait pas voulu engager les travaux de mise à niveau réglementaire permettant de satisfaire aux conditions de la VD4, et c’est pour cela qu’on ne pouvait plus poursuivre l’exploitation (ce qui permettait, au passage, de dire que c’est EDF qui, de facto et de jure, avait fermé Fessenheim..).

Deux raisons (au moins) à cela :

D’abord la lecture politique du contexte de l’époque, qui ne permettait guère d’imaginer que le gouvernement revienne sur sa décision ….et c’est bien ce qui est advenu, même si on peut dire qu’il s’en est fallu de peu pour que, ledit contexte ayant rapidement évolué, l’issue ait été différente.. dommage !

Ensuite, parce qu’EDF craignait de ne pas pouvoir valoriser un investissement significatif, qui supposait la durée, alors qu’on pouvait augurer un durcissement des critères de sûreté tel que le barrage de la prochaine révision décennale (VD5) aurait été difficile à franchir.

Se serait en effet probablement posée, avec davantage d’acuité, la question de la tenue au séisme et de la protection de la nappe phréatique, les modifications à envisager pouvant être très conséquentes, voire rédhibitoires.

Mais là aussi, le « toujours plus », n’est pas aussi certain que dans un contexte où, renchérir le coût de l’outil nucléaire, faisait clairement partie d’une stratégie politique de discrédit.

Reste qu’aujourd’hui, nonobstant les éléments rappelés, arrêter Fessenheim, apparaîtrait à contre-courant (sans mauvais jeu de mots)…mais revenir en arrière, même si, encore une fois, c’est encore possible au plan technique, ne va pas sans obstacles.

Redémarrer Fessenheim, dans une Alsace qui demeure très écolo (les éditos des DNA en attestent régulièrement) n’irait pas sans poser problème.

La difficulté constatée de faire avancer l’idée même de « Technicentre » à Fessenheim (car c’est encore du nucléaire !!), sans même parler de l’accueil, plus que réservé, fait au projet de construction de SMR(s) sur le site, montrent que, bien que l’on constate un retournement de l’opinion en faveur du nucléaire, le syndrome NIMBY reste fort.

Il est peu probable d’ailleurs que, même les parlementaires « pro-nuc »de la région, ceux -rares- qui s’étaient vraiment battus contre la fermeture du site, soutiendraient un projet de redémarrage, si risqué politiquement à leurs yeux. Tout juste soutiennent-ils le « Technicentre », au nom de l’emploi local.

Cela, sans parler de la réaction des riverains germains qui verraient ainsi bloquée leur avancée victorieuse vers la dénucléarisation totale du sillon rhénan.

Même non affiché tel, il est clair que la fermeture de Fessenheim avait été un engagement pris devant le gouvernement allemand (sans qu’on n’en connaisse d’ailleurs les éventuelles contreparties) et que le fait qu’E.Macron ait dû finalement honorer une promesse de F. Hollande, tient sans doute à cela.

Symétriquement, il serait très difficile de faire machine arrière (où plutôt machine avant..) sans créer un casus belli avec notre voisin, qui saurait facilement réunir à sa cause ses habituels affidés et même élargirait le cercle.

Par ailleurs, un tel projet ne pourrait être porté que par un nouveau président, car on voit mal E.Macron, qui vient déjà de manger son chapeau sur le nucléaire, s’engager, encore plus, dans un combat où il n’aurait que des coups à prendre (un tel retournement serait qualifié d’absolue versatilité d’un côté, et de trahison consommée de l’autre).

Plus généralement, « vendre » le projet à l’opinion publique n’irait pas de soi, même avec les meilleures raisons du monde, la cure de jouvence de « la plus vieille centrale » pouvant être vue comme un palliatif et non comme une mesure techniquement rationnelle.

Le risque est même grand de voir une relance de la politique du nucléaire, toujours fragile par essence, polluée par des débats publics sur le redémarrage de Fessenheim, les opposants ayant beau jeu de pointer la toute-puissance d’un lobby opportuniste en diable et ne renonçant à rien.

Pour la dimension technique, justement, il faudrait engager des études spécifiques au site, puis approvisionner des matériels nécessaires et enfin réaliser d’importants travaux, le tout étant précédé des enquêtes publiques afférentes, avant d’obtenir, le cas échéant, les autorisations réglementaires, car tout est caduque.

Les possibilités d’attaques juridiques de ces procédures (pour parties inédites, car on réactive une installation réglementairement arrêtée…) sont certainement nombreuses et on peut faire confiance à Greenpeace and Co, pour les exploiter à fond et étaler des griefs, même mal fondés, sur la place publique.

Il y a également fort à parier que dans l’intervalle, la fenêtre de tir favorable au nucléaire (et qui doit beaucoup à une campagne électorale où de Président futur candidat sera forcément opposé, au second tour, à un candidat pro-nucléaire) se sera refermée, entre autres parce que l’EPR de Flamanville aura, au mieux, démarré dans la douleur, prêtant le flanc à des critiques largement justifiées, mais surtout, établissant définitivement la suspicion sur la technologie (sans parler ni du faux départ d’Olkiluoto, ni des ennuis de Taishan..).

A contrario, les délais affichés pour la mise en service des EPR et qui paraîtront incroyablement longs (au point de crédibiliser la critique -souvent entendue- que les EPR arriveront , au secours du climat, comme arrivent les carabiniers), pourraient justifier qu’on engage sans tarder la restauration de Fessenheim.

Au plan pratique, on saurait rapatrier les éléments devenues «spares » pour d’autres centrales et reconstituer les équipes, quitte à solliciter temporairement les « anciens » pour initier les « nouveaux », rien ne paraît donc impossible…lequel mot, c’est bien connu, n’appartient pas à notre langue…

Personnellement, pour connaitre un peu l’installation, sa technique son histoire et donc son potentiel, je souhaiterais évidemment la voir reprendre du service et je reste convaincu qu’une vraie volonté politique permettrait d’y parvenir, mais je crains que ce soit la condition « sine qua non » la plus difficile à réaliser, la crainte d’une victoire à la Pyrrhus étant patente.

Gérard Petit

NDLR : Ajoutons que la disponibilité des ingénieurs de l’ASN, IRSN Framatome, EDF et sous-traitants ne serait pas acquise et risquerait les délais déjà fragiles pour construire 14 EPR, et a fortiori 50 EPR.

Pour en savoir plus : notre blog ici

Et sur twitter : @SFessenheim

10 février 2022 : E. Macron passe de la destruction à la construction, 5 ans de perdus

Le discours résumé.

Discours Macron à Belfort du 10 février 2022

Sur la sobriété

  • Une baisse de 40 % de la consommation en 2050
  • Ce ne sera pas de l’austérité grâce à l’innovation et des investissements ciblés
  • Effort massif sur le bâtiment (exemple ma prime rénov 6 000 000 € en 2021
  • Electrification des voitures (déjà un million de primes à la conversion)
    • 3 projets de megafactories engagés dans le Nord et l’ESt
  • Electrification des aciéries (Arcelor Mittal) 
  • Grosse évolution dans les TP et les constructions (sans autres précisions)
  • Développement de la filière H2 : 114 M€ + 240 Me sur un stockage (,,,)
    • La production d’hydrogène va bénéficier d’une électricité stable et décarbonée

Chantier du siècle : décarboner

  • Implique de basculer des fossiles à l’électricité
  • Passer du chauffage fioul aux PAC (il n’a pas dit chauffage gaz)
  • Produire de l’H2 par électrolyse
  • On aura besoin de 60 % d’électricité en plus qu’aujourd’hui (scénario réindustrialisation et H2 de RTE ?)
  • Stratégie plurielle ENR/nucléaire
  • Le en même temps est pertinent car écologique, économique et en temps opportun

Le ENR

  • Développement massif et immédiat car le nucléaire arrivera tard
  • Mais elle sont intermittentes !
  • Il faut supprimer retards et réticences et lever les barrières réglementaires
  • Mais il faut qu’elle soient acceptées localement (avis des maires)
  • Il faut doubler d’ici 2030 car elles sont rentables et compétitives
  • Nécessité d’une R&D sur le stockage de l’électricité

Le solaire

  • 100 GW en 2050, multiplier par 10.
  • Agri-exploitation, toitures industrielles et au sol sur terrains militaires
  • Il faut bâtir un filière française : on sait faire 30 % quand les Chinois font du 15 %

Eolien 

  • 40 parcs offshore en 2050
  • Une filière de fabrication se construit : Le Havre, Cherbourg et St Nazaire
  • Planification maritime à mettre en place pour ces parcs
  • Les éoliennes terrestres seront nécessaire mais il comprend les réticences
  • Objectif 2030 est décalé et on vise 37 GW en 2050 et non 2030 (voir ce que cela a comme conséquences sur les scénarios de RTE ?)
  • Eoliennes plus puissantes (rien sur la distance aux maisons), planification territoriale avec avis préalable des maires (seulement avis !)
  • A introduire dans les plans d’urbanisme locaux 
  • Meilleure fiscalité pour apaiser les débats

L’hydroélectricité

  • En garder la pleine maitrise et pas de mise en concurrence (à voir avec l’EU)

ENR thermiques

  • 10 % de biogaz en 2030

Sur le nucléaire :

  • Reprendre la grande aventure du nucléaire en France
  • Imagine 40 000 éolienne et 40 parcs offshore, et réimportation carbonée.
  • Il faudra 60 % de plus d’électricité en 2050 pour sortir de fossiles, électrifier l’industrie et pour le H2
  • Stratégie plurielle nucléaire/ENR
  • Excellence sûreté en France (EDF et ASN) : la preuve, on arrête des réacteurs sur incidents

1 – prolonger tous les réacteurs actuels qui le peuvent en sécurité au-delà de 50 ans

2 – demander à EDF et ASN de préparer ce qui est nécessaire pour une prolongation jusqu’à 60 ans

3 – tirer le REX de l’EPR 1 : audit de l’état à faire et 1 milliard d’ingénierie déjà dépensé

4 – lancer la construction de 6 EPR2

  • Saisine de la CNDP et lancement d’une concertation au second semestre 2022
  • Choix d’un site présenté
  • Révision de la LTECV au 1er semestre 2023
  • Ouverture premier chantier en 2028 avec objectif 2034

5 – programmer 8 EPR2 additifs

6 – Appel à projet pour un milliard :

  • 500 M€ sur SMR innovants, en rupture,  (4ème génération : pas clair mais pas interdit), avec de nouveaux acteurs
  • 500 M€ sur NUWARD avec lancement 1er prototype en 2030 avec CEA accompagnateur.

7 – une annonce surprenante ou une erreur de Macron : 25 GW en 2050 « en complément des EPR ». Est-ce en plus ? A vérifier

8 – Poursuite ITER

9 – Les conditions réglementaire à réviser (?) avec une Direction du nouveau nucléaire au niveau de l’Etat

10 – EDF exploitera les EPR (il n’a pas dit les SMR), aura le soutien de l’Etat (10 milliards)

11 – La taxonomie facilitera l’investissement.

(Brice Lalonde, interviewé, a émis un fort doute sur l’objectif de réduction de la consommation d’énergie de 40 % : dans l’étude RTE une croissance de la population de 11 % et une croissance du PIB de 1,3 % par an, cela se traduirait par une baisse de consommation de 46 % par individu, ou de 62 % par unité de PIB, ce qui est énorme.)

Présidentielle 2022 : qui est le plus pro-nucléaire ?

Sans préjuger des opinions de chacun; sur le sujet précis de l’énergie nucléaire, quel candidat est le plus grand soutien ?

Résumé du discours d’E. Zemmour à Fessenheim 

  • La France victime des errements et mauvais choix successifs de nos gouvernants
  • -Elle est prise en tenaille entre deux idéologies
    • Celle des Verts qui nous conduit à acheter l’essentiel des équipements à l’étranger 
    • Celle de l’Union Européenne déterminée à démonter nos champions au nom de la concurrence. Elle affaiblit notre industrie, abime notre souveraineté et alourdit les facture d’électricité
  • Dans les années 70 le nucléaire a été le meilleur atout du pays face à la mondialisation avec une électricité propre sûre et peu chère 🡪 confiance dans les avancées de la science 
  • Mais les élites ont abandonné le progrès scientifique et la raison
  • Depuis 10 ans, avec un cynisme politique insupportable, le nucléaire a été délaissé pour être mieux abandonné
  • Alors que le réchauffement climatique nous menace, et que l’insécurité géopolitique complique nos approvisionnements, le nucléaire, solution à tous ces problèmes, a été sacrifié.
  • Premier clou sur le cercueil : F. Hollande dans le cadre d’un accord politique avec les écologistes prévoyant l’arrêt de Fessenheim pour quelque voix de plus
  • Macron a prolongé et amplifié la même politique 
    •  Achat d’Alstom par GE
    • Depuis 2017 aucune décision de construction d’EPR. 
    • A conservé le projet d’arrêt de 12 réacteurs de plus d’ici 2035.
  • En 2022 Macron se réveille défenseur du nucléaire
    • Personne n’est dupe
    • L’Europe avait imposé l’abandon du nucléaire, l’ouverture du marché, la mise en concurrence pour nos barrages hydroélectriques
    • Macron obéira contre l’intérêt des Français et de la France

Je remettrai tout sur la table : 

L’énergie est un domaine trop sérieux, l’électricité est la sève de la société, il faut être en mouvement

  • Il faut une stratégie sur plusieurs décennies (De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing et même Mitterrand l’ont fait)
  • Trois piliers : indépendance , grands groupes français et préservation du pouvoir d’achat
  • Nous sommes à l’aube d’une révolution dans ce domaine
  • L’atome sera au centre des préoccupations et des investissements : 220 000 emplois
  • Nous défendrons ce joyau national décarboné, garant de notre indépendance énergétique
  • Nous supprimerons l’objectif irresponsable de réduire le nucléaire à 50 % : absurde, irréalisable et dangereux
  • Nous demanderons la prolongation du parc à 60 ans minimum
  • Nous lancerons un programme de construction d’au moins 14 réacteurs nucléaires EPR2 à l’horizon 2050 pour assurer le renouvellement de notre parc et suivre la hausse de notre consommation d’électricité
  • Nous relancerons les programmes ASTRID et ITER
  • En ce qui concerne EDF nous mettrons fin à cette politique imposée par Bruxelles de vente à bas prix de son électricité à ses concurrents privés et souvent étrangers
  • Nous proposerons à la place un tarif régulé pour tous, particuliers et entreprises, 
  • Nous mettrons fin à tous les projets d’éoliennes actuels ou futurs, sur terre comme sur mer.
  • Mise en place d’un nouveau grand ministère de l’industrie, des transports,  du numérique et du commerce extérieur

L’énergie n’est plus un problème mais une solution. C’est un changement de philosophie