Climat : proposons un but qui puisse enthousiasmer la jeunesse !

Henri Prévot www.hprevot.fr

Abîmer des œuvres d’art au nom de la lutte contre les émissions de CO2, ou encore s’enchaîner ; ou encore hurler contre les entreprises du secteur pétrolier en leur imputant des émissions de CO2 causées par les consommateurs de fioul, de gaz ou de carburant – actions insensées qui montrent qu’une partie de la jeunesse, ne voyant pas que faire d’efficace, fait n’importe quoi. Et on la comprend !

Cessons de jouer « les idiots utiles du village mondial » !

L’Union européenne et la France furent très fières d’ouvrir leurs marchés, notamment à la Chine. Nos importations ont contribué à diminuer la pauvreté dans ce pays au grand dam de nos emplois industriels, divisés par deux en trente ans – ce que Jérôme Fourquet (à France Inter le 12 mai 2023) a présenté dans un langage fleuri comme un comportement « d’idiots utiles du village mondial ». Après le textile et bien d’autres secteurs, nous avons fait mieux : nous avons créé artificiellement, c’est-à-dire administrativement, des marchés pour les offrir à la Chine qui, ayant anticipé nos intentions de plusieurs années (comme au jeu de go ?), s’y était préparée : les éoliennes, le photovoltaïque.

Et cela pour quoi ? Pour être « neutres en carbone » dès 2050 avant les autres. Pour quoi ? Pour leur donner l’exemple – à la Chine ? qui doit bien sourire ; à l’Afrique ?

Le rapport Pisani- Mahfouz montre combien cela coûtera. Il montre aussi que les contraintes imposées aux ménages les forceront à des renoncements.

Pour pouvoir financer des travaux sur les logements qui les rendent aussi bien isolés que les logements neufs comme le préconise une stratégie nationale bas carbone (SNBC) votée sans étude d’impact préalable, il faudra diminuer la surface des logements. Ce rapport nous dit aussi que les dépenses d’acquisition de véhicules diminueront alors que les véhicules électriques coûteront cher : pour beaucoup, il faudra renoncer à la voiture. Tout cela pour être neutres en carbone dès 2050.

Or :

1- la France pourra être neutre en carbone en dépensant beaucoup moins lorsqu’elle aura augmenté suffisamment ses moyens de production d’électricité, nucléaire ou autre, c’est-à-dire vers 2070 ,

2- le CO2 ignore les frontières ;

3- il serait possible pour beaucoup moins cher d’éviter depuis des pays d’Afrique en 2050 autant d’émissions que ce que nous émettrions en 2050.

De mon côté, j’ai calculé qu’avec suffisamment d’électricité, les dépenses d’économie et de consommation d’énergie de chauffage sont minimisées en mettant les bâtiments en classe D du DPE ; elles sont alors inférieures de 15 à 20 milliards par an à ce qu’elles seraient selon la SNBC.

Un avenir dynamique : le progrès technique ; avec l’Afrique, pour réussir ensemble – Chasser les faux motifs d’inquiétude ; l’humanité ne manquera pas de sources d’énergie sans CO2.

Sans même compter les énergies fossiles avec stockage du CO2, le soleil déverse en une heure autant d’énergie que l’humanité en consomme en un an. Et les surgénérateurs nucléaires produisent autant de ressource d’énergie qu’ils en consomment. On peut y voir le fruit d’une coopération proposée par la Nature à l’intelligence humaine, qui serait coupable de ne pas y répondre pour le bien de l’humanité : cf. le chapitre 12 de Avec le nucléaire (Seuil 2012).

– Faire un autre rapport Pisani-Mahfouz visant la neutralité carbone en 2070 et avec la capacité de production d’électricité, nucléaire ou autre, dont nous pourrons alors disposer.

– Disons aussi à la jeunesse : « Allez vers de nouvelles conventions avec des pays d’Afrique pour élaborer conjointement des stratégies bas carbone qui nous conduisent à être ensemble et en même temps neutres en carbone en 2070 ». Nous avons de quoi apporter à cette démarche conjointe. Tout d’abord, pour des réseaux photovoltaïques ou autres, une partie des 15 milliards par an que nous éviterons de dépenser sottement chez nous (plus qu’un doublement de l’aide au développement). Et, aussitôt que possible, des petits réacteurs nucléaires surgénérateurs à sécurité passive. Avec l’éolien et le photovoltaïque, ils fourniront l’énergie dont ont besoin ces pays. Pour ces stratégies conjointes, il y aura des conventions entre Etats qui, débordant largement le champ de l’énergie, pourraient porter sur la formation, le transfert des technologies, les échanges commerciaux, la gouvernance. Sur www.hprevot.fr/eurmonde.html : la France, non pas l’Union européenne, est responsable de son approvisionnement en énergie ; des liens vers des articles parus dans Le Monde et la Revue de l’énergie.

Laisser un commentaire