Relancer les centrales nucléaires allemandes ? Certains pensent que c’est encore possible mais les Verts ont en fait gravement compromis les installations.

Alors que les pro-nucléaires allemands se mobilisent pour tenter de faire relancer leurs centrales nucléaires (cf. Mother For NuclearNuklearia…) des ingénieurs spécialisés allemands (Framatome GmBH, un physicien spécialiste allemand) démentent (sous couvert d’anonymat) cette plausibilité.

Les opérations de décontamination chimiques, qui ont été réalisées sans publicité pour ne pas faire éclater le scandale, sont agressives puisqu’elles sont prévues pour extirper toutes les particules actives intégrées aux parois du circuit primaire. Ce lessivage chimique endommage donc le revêtement interne du circuit primaire (ce qui est une bonne façon de réduire les doses reçues par les exploitants et facilite grandement les opérations de déconstruction), mais a pour inconvénient de rendre le matériau du circuit primaire non conforme pour une reprise d’exploitation.

Sur le papier c’est peut-être possible de remettre en route, tous les composants sont, a priori, encore en place, mais le circuit primaire (CP) n’est plus opérationnel car il n’est plus dans son état d’origine, ses caractéristiques ont été modifiées. Il faudrait se lancer dans une requalification complète du circuit primaire, avec des essais sur éprouvettes prélevées, ce qui prendrait des années, sans garantie. Donc il est peu probable que de tels investissements soient engagés sans garantie.

Parmi les 6 dernières centrales arrêtées, cette opération de décontamination a été réalisée très rapidement sur 5 d’entre elles, la dernière, sur ISAR2 (qui a longtemps été candidate pour un redémarrage), il y a quelques semaines seulement. Le gouvernement a donc hésité avant de prendre sa décision irrémédiable.

On peut être être pronucléaire et clamer que rien n’a été « détruit » et que les centrales peuvent redémarrer en claquant des doigts, mais la réalité est malheureusement toute autre.

Pas de chance pour les pro-nucléaires, ils vont devoir convaincre qu’il faut reconstruire, ce qui est bien plus difficile.

D’où la tactique des anti-nucléaires qui consiste à tout miser sur les SMR, a priori loins d’être compétitifs sur ce créneau en 2040. Sans parler de la fusion.

Pourtant une stratégie gagnante est à portée de main : construire des réacteurs rapides à sûreté passive (RNR G4), recyclables grâce à l’économie circulaire. 20 % plus chers au début mais qui rassureront les allemands… même si les maigres risques du sodium resteront un épouvantail facile.